C’est avec une réelle touche d’amertume que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est arrivée au terme du décisif contre-la-montre par équipes de Paris-Nice ce mardi. Autour d’Auxerre, sur près de 27 kilomètres, le maillot jaune Laurence Pithie, David Gaudu et leurs coéquipiers ont pourtant lâché les chevaux pour réaliser la meilleure performance possible. Dans le rythme au point intermédiaire, ils ont toutefois perdu plus qu’espéré dans la deuxième partie en raison de conditions défavorables. L’équipe a finalement récolté la quatorzième place du jour, à 1’01 d’UAE Team Emirates. Au général, Laurence Pithie pointe au vingt-septième rang, David Gaudu au trente-deuxième, alors qu’une toute autre course s’ouvrira mercredi en direction du Mont Brouilly.
Après une première expérience concluante en 2023, les organisateurs de Paris-Nice avaient décidé de remettre le couvert cette année. Non seulement le contre-la-montre par équipes était de nouveau au programme de la « Course au Soleil », mais c’est surtout son format qui revêtait une certaine singularité puisque le temps était pris sur le premier coureur à passer la ligne. Autour d’Auxerre, l’exercice se déroulait ce mardi sur vingt-sept kilomètres, avec deux bosses relativement similaires (deux kilomètres à 4,5%) dans la première moitié, puis un long retour en faux-plat descendant avant une ultime remontée pour aller chercher l’arrivée. Donnée ô combien importante, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ était l’ultime formation à s’élancer suite à la prise de pouvoir de Laurence Pithie lundi. Le Néo-Zélandais et ses compères étaient attendus sur la rampe de départ à 16h04, et c’est UAE Team Emirates qui détenait alors le meilleur temps à l’arrivée en 31’23. Si une petite averse a fait irruption peu après le départ de la formation hexagonale, les premiers kilomètres se sont avérés de bonne facture. Après les deux difficultés du tracé, elle signait même le septième temps au premier intermédiaire, à vingt-deux secondes de la Soudal-Quick Step mais à seulement cinq de l’équipe émiratie.
« Les équipes qui sont passées à la fin ont été désavantagées », Anthony Bouillod
C’est aussi, et malheureusement, à cet instant que les choses se sont compliquées. « Les gars ont très bien travaillé techniquement, par rapport au plan qu’on s’était fixé, avançait d’abordAnthony Bouillod. La seule frustration, c’est que les conditions étaient différentes par rapport à la reconnaissance. Ce matin, il y avait un bon vent de dos sur la partie roulante du retour, et quand on est passé, après l’averse, il n’y avait plus du tout de vent. On s’est tout de suite rendu compte que ça roulait moins vite en course qu’à la reconnaissance, que les coureurs ont pourtant faite à allure modérée. À ce moment-là, on s’est effectivement dit que quelque chose avait changé ». Si la Groupama-FDJ avait encore six coureurs pour attaquer la deuxième moitié de course, cela n’a donc pas suffi pour inverser la tendance imposée par les conditions climatiques. À l’arrivée, Laurence Pithie et David Gaudu ont bien livré un gros sprint, roue dans roue, mais le chronomètre s’est arrêté avec une minute et une seconde de retard sur UAE Team Emirates, octroyant à l’équipe la quatorzième position. « Si on regarde les écarts au premier intermédiaire et à l’arrivée, on voit clairement que les équipes qui sont passées à la fin ont été désavantagées, mais ça fait aussi partie du vélo », confiait Anthony.
« C’était un honneur de porter le maillot jaune », Laurence Pithie
« C’est la loi du chrono par équipes, tranchait David. Techniquement, on a été propres. On ne pouvait pas rouler plus vite ». « C’était vraiment difficile, ajoutait Laurence, vêtu de jaune tout au long de l’épreuve. Les gars ont bien roulé, on est bien resté unis, on a poussé fort dans les montées et on a fait le retour à une bonne vitesse aussi. C’était un chrono solide. Personnellement, c’était un honneur pour moi de porter le maillot jaune, sachant que je ne m’y attendais pas en arrivant ici. C’était un joli bonus ». Si David Gaudu avait donc pris un avantage l’an passé grâce au chrono par équipes, la réussite n’a pas été de mise cette saison. « Il y a forcément de la déception dans la mesure où on venait pour un meilleur résultat et surtout pour limiter beaucoup plus les écarts sur les principaux leaders, concluait Anthony. Partir derniers ne nous a pas souri, mais on était tous contents du maillot jaune de Laurence hier. Il n’y a aucun regret de ce côté-là ». Après trois étapes, le Néo-Zélandais pointe en 26e position, à 51 secondes du nouveau leader Brandon McNulty, David Gaudu est 32e à 1’01, mais surtout, les reliefs se profilent. Dès mercredi, le peloton devra arpenter 3300 mètres de dénivelé positif en direction du Mont Brouilly (3 km à 7,7%), dans une étape sans aucun mètre de plat. « Je me sentais mieux que je ne le pensais aujourd’hui, et c’était un bon gros déblocage, ajoutait David. Cap désormais sur demain et sur la fin de semaine ! »
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