Au lendemain de la première journée de repos en Haute-Savoie, l’équipe Groupama-FDJ a signé une très belle étape gagnée au Grand Bornand par Alaphilippe (Quick Step Floors). David Gaudu, Rudy Molard et Arthur Vichot ont fait partie avec lui d’une échappée de vingt coureurs et si la victoire n’était finalement par pour l’un deux, ils semblent capables du meilleur au cours des deux prochaines semaines.
Le col de la Croix-Fry était la première difficulté du jour avec ce qu’elle comportait d’incertitudes pour l’ensemble du peloton. Pour figurer dans cette étape, il fallait avoir bien négocier le repos de la veille et la coupure de rythme, il fallait aussi bien gérer le passage sur le petit plateau après neuf étapes de plaine, mais avant même le départ réel de l’étape, les trois grimpeurs de l’équipe Groupama-FDJ affirmaient leur ambition en ne quittant pas les premières loges.
La bataille a été intense pendant vingt kilomètres avant que 20 coureurs finissent par se regrouper. Parmi eux le Belge Van Avermaet (BMC) qui a conforté son maillot jaune, le Slovaque Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) qui s’amuse avec son maillot vert, de solides grimpeurs tels que Ion Izagirre (Bahrain-Merida), Pauwels (Dimension Data) et Taaramae (Direct Energie) et les Français Gallopin (ag2r-La Mondiale), Gesbert et Moinard (Fortuneo-Samsic), Alaphilippe, Calmejane (Direct Energie) et les trois coureurs de notre équipe.
« Notre ambition au départ était de ne surtout pas louper l’échappée, précise Frédéric Guesdon. Nous avons trois grimpeurs, il fallait qu’on en mette un devant, voire deux en fonction du nombre d’hommes en tête. Finalement, on avait les trois dans ce groupe de vingt coureurs. »
Rudy Molard en tête au col de la Croix Fry .
L’écart avec le peloton a rapidement monté et a laissé penser que le vainqueur de l’étape se trouvait bien dans ce groupe. Heureux de retrouver ses sensations après sa chute lors de la deuxième étape, Rudy Molard a fait l’effort pour passer en tête du col de la Croix Fry devant Taaramae et David Gaudu.
« J’ai essayé de faire le forcing pour les premiers points, dit Rudy, me disant que si le peloton revenait, c’était déjà ça de pris. C’était une journée très dure avec de fortes pentes comme dans le Plateau des Glières. Quand j’ai vu l’écart, je me suis dit que c’était une étape à aller gagner. David a tenté en y mettant peut-être un peu trop de fougue mais Julian Alaphilippe a fait un grand numéro. »
Au sommet de ce col magnifique débouchant sur un chemin en terre, David a pris la deuxième place et a filé en direction de Cluses et de l’ascension du col de Romme avec un groupe reconstitué de 18 coureurs et toujours les trois de Groupama-FDJ.
David a essayé de suivre Alaphippe passé à l’attaque derrière Taaramae avant d’être distancé par lui puis par Izagirre, Van Avermaet et Pauwels.
« J’ai fait le sprint pour obtenir mon premier Top 10 en World Tour » D.Gaudu
« Dans le col de Romme, dit le jeune Breton, d’un coup ça m’a lâché quand j’ai voulu suivre. J’ai été repris par le peloton des favoris, de même que Rudy dans la dernière difficulté, le col de la Colombière. J’ai fait le sprint pour obtenir mon premier Top 10 en World Tour cette saison et mon premier top 10 dans ma première étape de montagne du Tour de France. C’est positif. Il y a maintenant deux journées très difficiles et je ne pense pas qu’une échappée pourra aller au bout. Peut-être que j’en ai trop fait dans le Plateau des Glières mais si j’ai fait une erreur, je vais apprendre de mes erreurs ».
« David a sans doute été un peu trop généreux dans l’effort, confirme son directeur sportif, il a dû oublier qu’il est sur le Tour avec une concurrence relevée. Aujourd’hui, il a remporté la victoire du plus généreux même si ce n’est pas celle que nous recherchions. Il apprend… Pour le maillot à pois, il y a un client sérieux avec Alaphilippe mais on est dans les billes. »
Par Gilles Le Roc’h
Aucun commentaire