La première journée de repos n’a pas été atteinte dans le plus grand des calmes ce dimanche sur le Tour d’Espagne. À l’occasion de la neuvième étape de l’épreuve, les coureurs ont eu droit à un torrent de bordures en direction du Collado de la Cruz de Caravaca. Pris au piège à deux reprises durant la journée, le maillot blanc Lenny Martinez a pu compter sur ses coéquipiers pour corriger le tir et atteindre la dernière ascension au sein du peloton principal. Il s’est dès lors admirablement battu pour terminer tout proche des meilleurs, sur une ligne improvisée à 2,5 kilomètres du sommet. Le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ demeure ainsi troisième du classement général de la Vuelta au bout d’une grosse semaine de course, et pourra profiter, comme l’ensemble des acolytes, d’un repos bien mérité ce lundi.

Sur le papier, la neuvième étape programmée ce dimanche s’annonçait moins coriace que celle de la veille. Sur le papier seulement, car sur le terrain, les coureurs ont rapidement pris connaissance au départ, à Carthagène, d’une donnée fondamentale : le vent, puissant et favorable. Cela laissait donc présager une étape nerveuse, et le peloton a été immédiatement servi. Plusieurs chutes se sont succédé à peine le départ donné, et après seulement dix minutes de course, le paquet était éparpillé. « C’était sûr qu’il y aurait des bordures, confiait Lenny Martinez. C’était prêt, feu, partez, et j’ai vu des groupes partout ». « On s’en doutait, et on avait prévenu les gars au briefing », ajoutait Benoît Vaugrenard. La jeune garde de la Groupama-FDJ n’a toutefois pu prendre place dans le premier échelon de course, majoritairement composé de l’équipe du maillot rouge. « Il fallait bien serrer les fesses pendant quarante kilomètres, et ils ont bien limité la casse, ajoutait Benoît. On était dans la deuxième bordure et il n’y avait que treize mecs devant ». Après environ une heure de course, et de bagarre, le peloton s’est alors reconstitué dans la première difficulté du jour, puis huit hommes ont profité d’une certaine accalmie pour prendre les devants. Sans coureur menaçant au général, le peloton a laissé l’écart grimper à huit minutes.  

« On a frôlé la correctionnelle », Benoît Vaugrenard

Le calme a duré jusqu’à mi-parcours, puis les coureurs ont retrouvé une portion dégagée. Le peloton s’est logiquement emballé, et à 80 kilomètres du terme, les bordures ont repris de plus belle. Une vingtaine d’hommes a pris place dans le premier échelon, dont Lorenzo Germani, mais Lenny Martinez a lui rétrogradé dans un deuxième peloton, plus conséquent, avec plusieurs équipiers. « C’était seulement ma deuxième expérience dans les bordures, expliquait le jeune homme. Lors de la première, je m’étais retrouvé dans le dernier groupe. Aujourd’hui, j’étais dans le groupe juste derrière le premier peloton ». « On a frôlé la correctionnelle, indiquait Benoît. Heureusement, ils ont fait un gros travail pour rentrer et ça s’est un peu calmé dans le premier groupe car tous les leaders étaient devant. On a bien rectifié le tir ». Si l’écart a un temps atteint une minute trente, le second peloton a finalement retrouvé une organisation pour peu à peu se rapprocher, et finalement établir la jonction à un peu plus de cinquante kilomètres du but. « L’équipe m’a vraiment bien aidé toute la journée car avec mon poids, c’est vraiment très difficile, reprenait Lenny. À chaque fois, on a su bien remonter. Il faut savoir que le rythme est très dur dans les bordures. On ne peut pas faire soixante kilomètres comme ça, au risque de finir mort. Il y a eu un petit moment de flottement à un certain point car tout le monde a arrêté de rouler, mais l’équipe a repris les commandes et ça a relancé un peu la poursuite ».

« Ça aurait pu être bien pire », Lenny Martinez

Plus de peur que de mal, donc, après deux épisodes très intenses. « C’est une bonne expérience pour eux, affirmait Benoît. Un Grand Tour sans vent, sans événement contraire, ça aurait été trop facile. Je trouve que Lenny s’est bien comporté pour sa première dans de vraies bordures, et je ne les ai pas sentis paniqués. Ils ont bien rectifié le tir et ont beaucoup appris sur cette journée ».  « Je pense que je m’améliore un petit peu, souriait Lenny. Ça aurait pu être bien pire aujourd’hui ». Une fois l’orage passé, le porteur du maillot blanc s’est reconcentré en vue de l’ascension finale, où l’échappée du jour a finalement pu batailler pour la victoire d’étape. Le peloton a lui attaqué le Collado de la Cruz de Caravaca (8km à 5,4%) avec une particularité à tenir en compte : les temps seraient pris à environ 2,5 kilomètres du sommet en raison d’une route en mauvais état. Cela n’a toutefois pas chamboulé Lenny Martinez, accompagné par Rudy Molard pendant un bon moment. « Les mecs m’ont bien protégé dans le final, puis je me sentais bien et j’ai pu quasiment accrocher les favoris, confiait-il. J’avais un peu peur après la grosse journée d’hier, mais finalement ça allait plutôt bien aujourd’hui ». « On avait peur qu’il soit un peu rincé après cette journée venteuse, mais il a encore été épatant, confirmait Benoît. Il était vraiment dans le match, encore plus qu’hier ».

Au contact des principaux leaders pendant presque toute la montée, Lenny Martinez a finalement concédé une poignée de secondes sur la « ligne ». Il a ensuite rejoint tranquillement le sommet, où s’est imposé Lennard Kämna, pour endosser le maillot blanc de meilleur jeune. « On finit bien cette semaine, c’était vraiment important pour la suite et avant la journée de repos, concluait Benoît. Lenny est troisième au général, meilleur jeune, c’est top ! C’est une belle première semaine ». « C’était une dure étape avant le jour de repos, qui va faire du bien, soufflait Lenny. Ensuite, ce sera cap sur la deuxième partie de Vuelta ».

1 commentaire

Cazeaux Jean-Claude

Cazeaux Jean-Claude

Répondre

Le 7 septembre 2023 à 08:32

Je tiens a féliciter toute l’équipe GROUPAMA FDJ pour le plaisir qu’il donne lors de cette VUELTA. NOS COUREURS font un travail
MAGNIFIQUE. Un grand merci à tous vos faites HONNEUR À LA FRANCE. MERCI.