Ce vendredi 1er septembre, Lenny Martinez a vécu sa toute première journée dans la peau de leader d’un Grand Tour. Après avoir conquis le maillot rouge jeudi, le jeune homme de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ l’a donc exhibé à l’occasion d’une septième étape réservée aux sprinteurs. Il a ainsi pleinement profité de l’instant, avant que les esprits ne s’échauffent à l’approche d’Oliva. Remarquablement maintenu à l’avant par ses coéquipiers, il a évité les diverses chutes et cassures, et s’est donc présenté sur le podium protocolaire pour récupérer sa tunique. Alors qu’une étape bien plus escarpée se profile samedi, il conserve huit secondes d’avance sur son dauphin, Sepp Kuss.

En se présentant au départ d’Utiel ce vendredi, peu avant 13 heures, Lenny Martinez est factuellement devenu le plus jeune coureur de l’histoire à étrenner, de manière effective, un maillot de leader sur un Grand Tour. Depuis sa prise de pouvoir la veille, le jeune homme de 20 ans avait déjà quelque peu absorbé la frénésie et saisi l’ampleur du moment. « Je commence un peu à réaliser, confiait-il. Ça s’est ressenti dès ce matin au départ. Quand on est leader, on est un peu l’attraction. Tout le monde nous encourage, nous regarde, nous demande des photos. Beaucoup de grands coureurs sont venus me voir et me féliciter. Une petite tape sur le dos, c’est toujours sympa, mais ça reste bizarre d’être au centre de l’attention ». Il a pourtant d’autant plus pu profiter de sa nouvelle notoriété que l’étape n’a pas été des plus excitantes. Deux hommes ont en effet pris les rênes dès les premières minutes et ont ouvert la route devant un peloton prudent et en contrôle. « Après l’étape très difficile d’hier, et avant le week-end qui s’annonce compliqué, on sentait que le peloton avait besoin de récupérer, commentait Benoît Vaugrenard. Ça nous arrangeait pour le maillot ». « C’était quand même une longue journée 210 bornes en comptant le fictif, ajoutait Lenny. On a pu profiter d’une étape un peu plus calme, et ça a fait du bien. C’était une très belle journée ».

« Ces gamins sont épatants », Benoît Vaugrenard

Pendant que le jeune Cannois était joliment escorté par l’ensemble de ses coéquipiers à l’avant du peloton, le duo d’attaquants a vu son avance fondre à 80 bornes du terme, et Jose Herrada a rendu les armes. Son compère de fuite a lui insisté, mais la nervosité du peloton dans la dernière heure de course a conduit à son retour dans le rang à quarante kilomètres du but.  Le maillot rouge, quant à lui, n’a jamais été inquiété. « Il faut souligner le gros travail de toute l’équipe, insistait Benoît Vaugrenard. Ces gamins sont épatants. Ils ont fait un énorme travail pour Lenny dans le final, bravo à eux ». Dans les quinze derniers kilomètres, le leader de la Groupama-FDJ est en effet demeuré dans la partie haute du paquet, grâce au travail de ses jeunes acolytes. « Avec Clément et Lorenzo, notre rôle était vraiment de placer Lenny dans les meilleures positions possibles jusqu’à trois kilomètres de l’arrivée pour éviter toutes les chutes et les pièges possibles, expliquait Romain Grégoire. C’est ce qu’on a plutôt bien fait, je crois. On a tous rempli notre rôle ». « On savait que ça allait être dangereux avec les ronds-points, complétait Lorenzo Germani. On a gardé la tête jusqu’à 2,5 kilomètres de l’arrivée. C’était vraiment bien ». « Aujourd’hui, je voulais simplement garder le maillot, confiait Lenny. Je suis content car mes coéquipiers m’ont super bien placé et je n’ai jamais été aussi proche dans un sprint (sourires). C’était top ».

« On va essayer de faire durer le plaisir », Lenny Martinez

Au terme d’un final malgré tout confus, marqué par plusieurs chutes, le grimpeur tricolore a coupé la ligne en 23e position alors que Geoffrey Soupe s’est flanqué d’une victoire surprise. « Le point négatif de la journée, c’est la crevaison de Lewis, ajoutait Benoît. Il devait placer Sam pour le sprint mais il n’a pas pu ». Sam Watson a dès lors obtenu la 18e place de l’étape. Victime d’une légère chute dans le final, Michael Storer s’en est « bien tiré », tandis que Lenny Martinez est donc allé, pour la deuxième journée consécutive, se parer de rouge (et de blanc) sur le podium. « C’était super cool de rouler avec le maillot aujourd’hui, confiait-il. On va essayer de faire durer le plaisir. Il y a deux belles arrivées ce week-end. Je vais juste tâcher de ne pas perdre de temps au général, comme si je n’étais pas leader ». « C’était vraiment sympa de vivre une telle journée avec le maillot rouge dans l’équipe, appuyait Lorenzo. J’espère qu’on va le garder le plus longtemps possible, même si ce sera compliqué. En tout cas, il est clair que ça donne un surplus de motivation ». « On a déjà fait un tiers de la Vuelta, le plus dur reste à faire, mais on est quand même bien en place, concluait Romain.  Et puis, avoir une équipe qui performe, ça met tout le monde en confiance et dans le bon sens ». Samedi, le Xorret de Cati (4km à 11,5%) fera figure de juge de paix, à tout juste quatre kilomètres de la ligne d’arrivée.

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