L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a frôlé le doublé ce mercredi sur le Tour du Limousin. Au lendemain du succès en solitaire et de la prise de pouvoir de Romain Grégoire, c’est Lewis Askey qui a bien failli conclure la deuxième étape victorieusement. Le jeune Britannique s’est ainsi mêlé au sprint final à Trélissac, et au terme d’un emballage quelque peu houleux en faux-plat montant, il a accroché la deuxième place du jour derrière Luca Mozzato. Romain Grégoire a pour sa part terminé dans le peloton principal et entamera l’étape reine jeudi avec une avance de 19 secondes sur son dauphin au général.
Si le dénivelé positif était plus ou moins équivalent à celui de la veille, la deuxième étape du Tour du Limousin, ce mercredi, s’annonçait toutefois moins sélective en raison d’un final plus abordable. Malgré un terrain très casse-pattes toute la journée, un sprint pour costauds était ainsi envisagé à Trélissac, mais avant cela, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ devait s’assurer que l’échappée du jour soit à sa convenance. Après vingt kilomètres de lutte, Tom Mainguenaud, Kenny Molly (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole), Johan Jacobs (Movistar Team), Vinzent Dorn (Bike Aid), et Andrea Pietrobon (Eolo-Kometa Cycling Team) se sont finalement extraits, et le mieux placé d’entre eux au général étant pointé à deux minutes, les coéquipiers du maillot jaune Romain Grégoire ont laissé faire. « Sur le Tour du Limousin, toutes les étapes sont importantes, introduisait Philippe Mauduit. Il fallait être prudents au moment d’entamer cette deuxième étape, et on a bien fait de l’être car ça n’a pas été une journée facile. Notre ambition n’était pas forcément que le peloton arrive groupé, d’autant qu’on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans un sprint massif. On voulait juste contrôler, mais il y avait forcément certaines équipes qui, elles, souhaitaient une arrivée massive ». Matthieu Ladagnous a ainsi dicté une allure modérée durant la première partie d’étape, lors de laquelle l’échappée a pu prendre jusqu’à 5’30 d’avance. Puis, les formations dotées d’un sprinteur se sont alliées au coureur palois pour mener la chasse derrière le quintet.
« Je dois saisir pleinement chaque opportunité qu’on m’offre », Lewis Askey
Dans la seconde moitié de course, l’écart s’est progressivement réduit, passant à trois minutes à cinquante bornes du but, et à tout juste deux minutes à trente kilomètres de la ligne. Le peloton est ensuite allé chercher la dernière côte du jour, qui n’a pas opéré de dommages conséquents, puis a grignoté les ultimes secondes le séparant des rescapés de l’échappée. Le regroupement général s’est opéré peu après l’entrée dans les cinq derniers kilomètres puis la bataille de positions pour le sprint s’est installée. « La journée s’est bien passée, l’équipe a pris en main et on était toujours positionnés à l’avant, exposait Romain Grégoire. C’était un peu moins le cas dans le final car c’était tendu. C’est un sprint où il fallait beaucoup frotter pour être placé et je n’ai pas pris beaucoup de plaisir dans ce final ». Le maillot jaune a malgré tout réussi à naviguer pour toujours demeurer dans la partie haute du peloton, où se trouvait également Lewis Askey. « Toute l’équipe a fait le travail qu’elle avait à faire, complétait Philippe Mauduit. Ils ont couru devant et ils étaient motivés. Ensuite, Lewis et Romain devaient se parler. Soit Lewis faisait le sprint pour empêcher les adversaires directs de prendre des bonifications, soit il lançait Romain ». La première solution a finalement été retenue, malgré l’appréhension du coureur britannique.
« J’ai eu des mauvaises sensations toute la journée, expliquait Lewis. J’avais du lactique dans les jambes, probablement à cause de la chaleur que je supporte mal. J’ai dit à l’oreillette que je ne me sentais pas bien et que je pouvais placer Romain. Mais Romain m’a dit : ‘’non, fais le sprint et aie confiance en toi’’. Ensuite, Fabian a vraiment fait du super boulot pour moi. Je n’ai pas mis un coup de pédale jusqu’au dernier kilomètre donc je me suis dit que je devais quand même essayer pour les mecs. En plus, je travaille souvent pour l’équipe durant l’année, donc je dois saisir pleinement chaque opportunité qu’on m’offre ». Bien placé dans les derniers hectomètres, le coureur de 22 ans a donc joué son va-tout en naviguant du mieux possible sur le faux-plat menant à la ligne. « Au départ, je comptais anticiper le sprint, mais avec le vent face j’ai décidé de rester dans les roues, racontait-il. Un coureur de Cofidis m’a ensuite doublé et je l’ai suivi. On a dépassé Benoît Cosnefroy, et à partir de là, j’étais dans la roue et Cosnefroy était un peu enfermé. J’étais content de ma position, Cosnefroy a voulu sortir mais j’ai tenu ma place et c’est à ce moment-là qu’on s’est touchés. Je suis allé au bus AG2R-Citroën plus tard pour lui parler, je lui ai donné ma version et on s’est serré la main ».
« Il y a de quoi faire demain », Romain Grégoire
Alors que les deux hommes se sont légèrement accrochés sur la droite de la chaussée, Luca Mozzato est revenu de l’arrière avec davantage de vitesse et a réglé l’emballage, Lewis Askey devant se contenter d’une nouvelle deuxième place chez les pros après la Classic Loire Atlantique l’an passé. « Je veux remercier l’équipe de sa confiance aujourd’hui, même si je n’ai pas pu accrocher la victoire, ajoutait-il. Personnellement, je suis content de ma forme depuis quelques semaines et j’ai hâte de défendre le maillot ces prochains jours ». Le maillot jaune Romain Grégoire, justement, a lui passé la ligne en 38e position, évitant toute cassure en vue du classement général. « J’ai pris toutes les vagues qu’il ne fallait pas et je n’ai pas pu faire l’effort dans le dernier kilomètre, indiquait le Bisontin. Je garde le maillot, ce qui était le plus important. Je perds quatre secondes sur Cosnefroy qui a pris des bonifications, mais il y a de quoi faire demain. Ce sera l’étape reine, elle sera décisive pour le général et on est plutôt confiants. On a deux coureurs sur le podium provisoire pour l’instant (Michael Storer 3e, ndlr), on est en bonne position. C’est l’étape que j’attends, on a déjà fait la moitié du parcours et on va tout donner sur les deux jours restants ».
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