À Opole ce mardi, un véritable sprint massif a pu avoir lieu sur le Tour de Pologne, trois jours après le chaos de la première étape. Il fallait en revanche être bien placé pour entamer la dernière ligne droite, et malheureusement, Paul Penhoët s’est retrouvé trop en retrait pour espérer un résultat probant. Malgré le bon comportement de son poisson-pilote Bram Welten, le jeune sprinteur tricolore a ainsi dû se contenter de la onzième place sur la ligne. L’arrivée plus exigeante à Bielsko-Biała mercredi pourrait être plus à son avantage.
Entre Strzelin et Opole, aucun véritable obstacle n’était supposé se mettre sur le chemin des sprinteurs tout au long des 200 kilomètres de course. Tout du moins, aucune côte. « C’était malgré tout tendu car il y avait pas mal de vent et on était à découvert pendant une bonne partie de la journée, indiquait Frédéric Guesdon. Il y avait de vrais risques de bordure. Il y a d’ailleurs eu une tentative d’Ineos Grenadiers à 130 kilomètres de l’arrivée, à la sortie d’un passage pavé, mais ça n’a duré 3-4 kilomètres. C’était trop loin de l’arrivée et ils n’ont pas insisté ». L’avantage de l’échappée du jour, composée de Yevgeniy Gidich (Astana Qazaqstan), Jacopo Mosca (Lidl-Trek), Sebastian Schönberger (Human Powered Health), Norbert Banaszek (HRE Mazowsze Serce Polski) en Patryk Stosz (Voster ATS), s’est en revanche réduit et a par la suite été sereinement maîtrisé par les équipes de sprinteurs. Lenny Martinez a quant à lui été pris dans un incident de course quelques minutes plus tard. « Ça frottait et il s’est retrouvé dans une chute, relatait Frédéric. Heureusement, ça a ensuite été plus calme car ça soufflait moins et il y avait davantage d’abri. Lenny s’est relevé avec une douleur au fessier en raison du choc, mais il a pu repartir ». Le peloton a dès lors pris son rythme de croisière avant d’aller chercher Stosz, le dernier échappé, à vingt-cinq bornes du but. « On savait que ça allait être vraiment très nerveux à cause du vent, et même s’il ne s’est pas passé grand-chose, ça a été assez tendu toute la journée, ajoutait Paul Penhoët. Toute l’équipe était bien regroupée autour de Lenny et moi-même. C’était parfait ».
« Une grosse frustration envers moi-même », Paul Penhoët
Dans les quinze derniers kilomètres, l’emballage s’est donc préparé progressivement et le peloton occupait toute la largeur de la route. « Tout le monde était frais, il y avait vent de dos, donc le final était assez rapide et toutes les équipes voulaient mettre en place leur sprinteur », exposait Paul. D’abord maintenu en tête de paquet par Lewis Askey et Sam Watson, le sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est ensuite laissé guider par Bram Welten. Encore bien en place à l’entrée dans les trois derniers kilomètres, malgré une grosse lutte, le duo s’est finalement disloqué dans les ultimes instants. « Bram avait dit qu’il fallait être bien placé au virage à 500 mètres, et il l’était, reprenait Frédéric. Malheureusement Paul n’était pas dans sa roue, et c’est celui qui y était qui gagne ». Sorti en tête de l’ultime courbe du final, le Néerlandais a ainsi emmené le sprint, mais c’est Olav Kooij qui en a récolté les fruits. « J’ai perdu la roue de Bram à un kilomètre de l’arrivée, et c’est ce qui coûte un bon résultat, voire la victoire, pestait Paul. On voit bien qu’après le virage, les positions ne changent quasiment pas. J’étais un peu dans la boule aux 500 mètres, avant le virage. Puis, un coureur a tenté de me faire l’extérieur et on a tiré tout droit. Je suis ressorti du virage en 30e position, je suis reparti presque à l’arrêt… Malgré une grosse frustration envers moi-même, j’essaie de retenir le positif. Je suis reparti de loin et j’ai remonté près de vingt mecs. Les jambes sont bonnes, mais il faut maintenant ne pas lâcher les roues bêtement ».
À l’arrivée, Paul Penhoët a ainsi dû se contenter de la onzième place du jour. « C’est dommage car Bram a fait du super boulot et un podium était envisageable », confirmait Frédéric. L’ancien pensionnaire de « La Conti » pourrait en revanche avoir une nouvelle opportunité de s’exprimer dès mercredi à Bielsko-Biala. « L’arrivée en faux-plat montant peut convenir à Paul, s’il a les jambes, concluait Frédéric. On connaît cette arrivée où Rudy et Jake se sont déjà exprimés. Il y a moyen de bien faire, donc va jouer sur lui ».
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