La fin du Giro est proche, les deux prochains jours promettent d’être dantesques. Avec l’ascension vers Pratonevoso où l’Allemand Schachmann (Quick Step Floors) a confirmé l’étendue de son talent au terme d’une longue échappée, les postulants au podium ont commencé à s’expliquer dans les Alpes. Avec le maillot rose Simon Yates (Mitchelton-Scott) qui a montré une première faille et Thibaut Pinot qui, sans être dans un grand jour et avec l’aide de Sébastien Reichenbach, a bien limité la casse.
Tout s’est joué dans cette seule ascension du jour, longue de treize kilomètres, et durant laquelle Thibaut s’est abrité en tête d’un peloton réduit derrière son équipier suisse. Dans les derniers hectomètres de l’ascension, le Colombien Lopez (Astana) a mis le feu aux poudres et Tom Dumoulin (Team Sunweb) a porté une attaque que seuls Pozzovivo (Bahrain-Merida) et Froome (Team Sky) ont pu suivre. Yates y a lâché 26 secondes, Thibaut Pinot 33 secondes. A l’arrivée, à la fois marqué et déçu, le leader de l’équipe Groupama-FDJ a parlé cash, comme d’habitude.
« J’espère que demain ça ira mieux. » T.Pinot
« C’est compliqué, dit-il, depuis 3 à 4 jours je ne me sens pas bien. J’espère que demain ça ira mieux. Ce sont des moments difficiles et j’espère ne pas tout perdre au cours des deux prochains jours. »
L’inquiétude de Thibaut qui bataille avec ses équipiers depuis le départ d’Israël est légitime mais il sait toujours se remettre en cause et repartir de l’avant après une déception. Ses directeurs sportifs le savent bien.
« Les équipiers ont un rôle très important en ce moment. » S.Joly
« Il tousse et ça se voit sur son virage à l’arrivée, dit Sébastien Joly. Dans l’équipe, ils sont plusieurs dans ce cas et la pluie froide tombée certains jours n’est pas restée sans conséquence. Il faut dire aussi que la fatigue est générale dans le peloton. C’est vrai, ce n’est pas le Thibaut de la semaine dernière mais vue la situation hier matin au départ, ça va. Il s’est remis en course, et c’est plutôt bien. Ce matin, on avait demandé à Sébastien Reichenbach de le protéger dans cette montée qui était assez difficile. Il a fait le travail demandé. On fait au jour le jour, en s’adaptant à la situation. Pour nous le plus important est que l’équipe continue de fonctionner comme depuis le début du Giro. Au pied du col, Matthieu Ladagnous et William Bonnet ont replacé leur leader. Avant que Georg Preidler et Sébastien prennent le relais. Le groupe vit bien ensemble et il est évident que les équipiers ont un rôle très important en ce moment. »
Demain, les 160 coureurs du Giro affrontent l’étape la plus dure avec un enchaînement de cols dominé par l’ascension de la Finestre avant celle de Sestrières puis, pour finir, celle vers Bardonecchia.
Par Gilles Le Roc’h
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