Ce mercredi, à l’occasion de l’étape de montagne la plus coriace de la 110ème édition du Tour de France, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est donné les moyens de ses ambitions. Dans sa quête de victoire, elle a ainsi réussi à placer Stefan Küng, Valentin Madouas, Thibaut Pinot mais aussi David Gaudu dans l’échappée du jour, qui a pu entamer l’ascension finale et vertigineuse du Col de la Loze en tête. Néanmoins, ces derniers n’ont pu suivre Felix Gall dans les derniers kilomètres de montée. David Gaudu s’est alors ardemment accroché à un deuxième échelon et a achevé cette dix-septième étape à la cinquième place, dans la roue du maillot jaune Jonas Vingegaard. Thibaut Pinot et Valentin Madouas ont eux pris les 11e et 13e places à Courchevel. Au général, David Gaudu a par ailleurs perdu une position ce mercredi (10e).
Ce n’était pas le dernier morceau de montagne du Tour, mais il s’agissait bien du plus imposant. Ce mercredi, rendez-vous était pris entre Saint-Gervais Mont Blanc et Courchevel pour 165 kilomètres de course, mais surtout 5400 mètres de dénivelé incluant le Col des Saisies, le Cormet de Roselend et le Col de la Loze comme clou du spectacle avant l’arrivée sur l’altiport de Courchevel. Sur le papier, c’est donc une dix-septième étape monstrueuse qui se profilait. Dans la réalité, cela ne s’est que confirmé. Il a d’abord fallu près de cinquante kilomètres pour voir l’échappée du jour se créer. Si Thibaut Pinot a d’abord tenté sa chance dans le Col des Saisies, un regroupement s’est opéré au sommet, puis plusieurs groupes ont finalement ouvert la brèche juste avant de démarrer le Cormet de Roselend (20 km à 6%). Thibaut Pinot, Stefan Küng, Valentin Madouas et David Gaudu sont alors parvenus à faire le bond en tête de course et prendre place dans une échappée d’une trentaine d’unités. Au sein du peloton, la formation du maillot jaune n’a toutefois jamais relâché complètement l’étreinte, et l’écart n’était que d’une minute trente au terme de la deuxième difficulté de la journée. Grâce à un tempo soutenu et ininterrompu, l’échappée a tout de même pu flirter avec les trois minutes avant d’attaquer la longue et terrifiante ascension du Col de la Loze (28 km à 6%), à 34 kilomètres de la ligne. Les premières pentes ont immédiatement réduit le groupe d’échappés de moitié, mais Thibaut Pinot, Valentin Madouas et David Gaudu demeuraient en lice au passage de Meribel, à dix bornes du sommet.
« Ce n’est pas ce qu’on espérait », David Gaudu
À la suite du replat à mi-montée, le rythme s’est toutefois encore durci, et à sept bornes du toit du Tour, Felix Gall a déclenché une accélération à laquelle personne n’a pu répondre. « C’était bien d’en avoir quatre à l’avant, car ça pouvait nous laisser espérer que le plan établi ce matin puisse fonctionner, reprenait Philippe Mauduit. On a essayé de mettre quelque chose en place, mais on a vu que les coureurs ne pouvaient pas car ça roulait très vite. Quand c’est comme ça, tu fais ce que tu peux, tu donnes le maximum, et c’est ce qu’ils ont fait ». Valentin Madouas et Thibaut Pinot ont d’abord décroché, puis David Gaudu a également été contraint de laisser filer l’Autrichien. Le leader breton s’est alors retrouvé intercalé en compagnie de Pello Bilbao, avec qui il a effectué le reste de l’ascension, avant d’être revu par le maillot jaune Jonas Vingegaard tout proche du sommet. « Ça ne m’a pas lâché, assurait David. Sinon, je n’aurais pas pu suivre Vingegaard lorsqu’il est revenu. Quand il nous a repris, je me suis simplement dit : c’est mon ticket pour tenter de basculer ». Il a ainsi dévalé la courte descente menant vers l’altiport de Courchevel dans la roue du maillot jaune, avant 300 derniers mètres de souffrance à près de 20% pour rejoindre la ligne, en cinquième position. « On était devant pour essayer de gagner l’étape, je me sentais bien, et je fais cinquième, soufflait l’intéressé. Ce n’est pas ce qu’on espérait aller chercher en étant échappés ». « On voulait être offensifs sur cette étape reine, on a donné le maximum et on n’a aucun regret à nourrir, expliquait Valentin, arrivé treizième. David était dans une bonne journée mais il est tombé sur plus fort. Sur une montée comme celle-là, ça ne pardonne pas. On s’est malgré tout fait plaisir et on a montré un beau visage pour cette dernière journée dans les Alpes ».
« On garde cet état d’esprit combatif », Philippe Mauduit
Pour sa part onzième du jour, à quatre minutes du vainqueur, Thibaut Pinot complétait : « On visait la victoire d’étape, et il nous en manque un peu pour l’accrocher, mais c’était une étape de fou. Elle n’est pas loin du top-5 des étapes les plus dures de ma carrière ». « Nos garçons n’ont pas démérité, mais Gall et Yates étaient au-dessus, disait Philippe. Ce qu’ils ont fait reste très honorable, mais eux comme nous espérions mieux que le résultat final ». Avec trois hommes dans le top-15 de l’étape reine du Tour de France, la Groupama-FDJ a donc répondu présente ce mercredi, mais n’est pas repartie avec la plus belle des récompenses et David Gaudu a également perdu un rang au classement général. Le coureur de Landivisiau pointe désormais à la dixième place alors qu’une seule étape relative au général demeure au programme, samedi, dans les Vosges. « C’est un Tour difficile, confessait David. On est venus avec un objectif pour le général et il ne sera pas rempli. C’est comme ça. Sur certains Tours, tout se passe super bien, sur d’autres un peu moins bien, mais on fait le maximum tous les jours. Les sensations sont là depuis le début mais le vélo n’est pas une science exacte ». Et Philippe Mauduit de conclure sur son poulain : « Il est battant, combatif et ne baisse pas les bras. Il a toujours l’ambition d’aller chercher une étape et il était naturellement vexé de ne pas avoir pu le faire aujourd’hui. Ceci étant, il y a encore quelques étapes pour rejoindre Paris. Demain c’est probablement réservé aux sprinteurs, mais après-demain pas forcément et samedi encore moins. On garde cet état d’esprit combatif ».
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