Lenny Martinez épate

En direction du Jura et de Salins-les-Bains, une première bataille directe a eu lieu entre les favoris ce jeudi sur le Critérium du Dauphiné. La difficile côte de Thésy a ainsi fait quelques dégâts à quinze kilomètres du terme de la cinquième étape, et Lenny Martinez est parvenu à accrocher le principal groupe de leaders, derrière Jonas Vingegaard vainqueur en solitaire. Le jeune grimpeur tricolore s’est ensuite doté de la neuvième place du jour, à 31 secondes du Danois, alors que David Gaudu a rejoint la ligne environ une minute après le vainqueur.

Avant de retourner dans l’Ain puis de prendre la direction des Alpes, le Critérium du Dauphiné filait plein Nord ce jeudi, à l’occasion d’un léger crochet par le Jura. Ce n’est d’ailleurs qu’une fois entré dans ce département que les choses se corsaient à l’occasion de la cinquième étape, d’abord plate sur 90 kilomètres au départ de Cormoranche-sur-Saône. Six hommes ont profité de ce départ abordable pour former l’échappée relativement tôt : Nils Politt (Bora-hansgrohe), Edvald Boasson-Hagen (TotalEnergies), Georg Zimmermann (Intermarché-Circus-Wanty), Jonas Gregaard (Uno-X), Thomas De Gendt (Lotto Dstny) ainsi que Leon Heinschke (DSM). Le peloton leur a certes accordé un avantage de quatre minutes dans un premier temps, mais a vite fait connaître ses velléités en engageant la poursuite par l’intermédiaire de quelques formations. Dans la deuxième partie du parcours, un vrai bras de fer s’est donc installé entre les deux échelons de la course. Le paquet a d’abord progressivement grignoté quelques secondes, mais s’est ensuite rapidement rapproché à l’occasion de la première difficulté du final, la côte d’Ivory. Au sommet, le groupe de tête ne comptait plus qu’une minute d’avance, et le chrono n’affichait même qu’une vingtaine de secondes au moment d’aborder la côte de Thésy. Relativement courte (3 kilomètres), cette difficulté culminant à quatorze bornes du terme affichait en revanche une pente moyenne très élevée, de près de 9%. Dès le pied, la course s’est emballée suite à l’attaque de Richard Carapaz, bientôt contré par Jonas Vingegaard.

David Gaudu, étape par étape

L’échappée a été revue immédiatement et le peloton principal s’est réduit à une vingtaine d’unités après seulement un kilomètre de montée. Au sein de celui-ci figurait encore Lenny Martinez, 19 ans. « C’est allé très vite dès le pied, et j’ai en plus dû freiner car le maillot jaune est tombé, racontait le jeune homme. J’ai vu que la ‘’boule’’ était juste devant. J’ai géré mon effort pour ne pas exploser le moteur en remontant d’un coup. Je suis revenu petit à petit, je me suis replacé au cas où ça relançait, mais juste en restant dans les roues ». Au sommet, le grimpeur de poche a basculé au sein du groupe des favoris, à une quarantaine de secondes de Vingegaard, parti seul vers la victoire. « Je me suis contenté de suivre jusqu’à l’arrivée, expliquait Lenny, qui s’est malgré tout mêlé au sprint pour obtenir une belle neuvième place sur cette épreuve de référence. C’est impressionnant de se retrouver avec des mecs qui vont sur le Tour, et je suis content d’être là ». Si Lenny Martinez en a terminé trente-et-une secondes derrière le Danois nouveau maillot jaune, David Gaudu a lui été contraint de lâcher une petite minute ce jeudi. « Ce n’est évidemment pas la journée que David espérait, confiait Philippe Mauduit. Mais encore une fois, on est loin du Tour. La situation n’est pas agréable pour lui car il est toujours ambitieux, mais il n’y a pas péril en la demeure. Le Dauphiné continue, et il y a encore du travail à faire. On reste calmes et sereins ».

Avant une nouvelle étape escarpée à Crest-Voland vendredi puis deux grandes étapes de montagne, David Gaudu pointe au 25^e rang du général, à 3’22 de Vingegaard, et Lenny Martinez en 30^e position, à 3’55.