Le compteur est ouvert. Ce samedi, à l’occasion de la deuxième étape des Boucles de la Mayenne, Arnaud Démare a accroché sa première victoire en 2023, qu’il attendait impatiemment. Au terme d’une journée et d’un final maîtrisés par ses coéquipiers, le sprinteur picard a dominé l’emballage final dans les rues de Meslay-du-Maine pour s’offrir son 92èmesuccès en carrière. Il s’est également hissé au deuxième rang du classement général tout en apportant la sixième victoire de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ cette année. Une nouvelleopportunité de s’imposer lui sera offerte dès dimanche à Laval.
À la suite de la victoire de l’échappée vendredi, et d’un écart désormais trop important au classement général, un unique objectif demeurait pour la Groupama-FDJ à l’orée du week-end de course sur les Boucles de la Mayenne : gagner. C’est donc avec l’intention de favoriser à tout prix les desseins de son homme fort Arnaud Démare que les hommes de Benoît Vaugrenard ont pris le départ de Saint-Berthevin un peu après midi. « Le plus dur était de bien maîtriser le départ pour ne pas que de trop nombreux coureurs sortent, expliquait le directeur sportif breton. On sait qu’il est compliqué de contrôler avec six coureurs, d’autant qu’on savait aussi qu’on allait nous laisser faire aujourd’hui ». Le départ a d’ailleurs été mouvementé, et ce n’est qu’après une heure de course que la première échappée du jour a pu se détacher nettement. Samuel Leroux (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole), Cyril Barthe (Burgos-BH) et Léo Danès (CIC U Nantes Atlantique)ont obtenu leur ticket de sortie, mais n’ont toutefois jamais compté plus de trois minutes d’avance. Le peloton est resté vigilant à l’arrière, notamment sous l’impulsion du régional de l’épreuve, Clément Davy. Tout s’est en revanche enflammé à soixante-dix bornes du but à la suite d’une grosse accélération au sein du paquet. « Ça n’a pas été évident, assurait encore Benoît. Cofidis voulait jouer les bonifications, donc ils ont ramené tout le monde. Ensuite, trois coureurs sont ressortis et c’était l’idéal. Le premier était à cinquantesecondes au général, c’était parfait pour nous ».
« Les gars ont été énormes, les uns après les autres », Benoît Vaugrenard
À soixante bornes du terme, c’est donc un nouveau trio qui a pris les devants : Jérémy Leveau (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole), Dimitri Peyskens (Bingoal-WB) et Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d’Azur). Cette fois-ci, le peloton s’est maintenu sous les deux minutes en permanence, et a logiquement refait son retard dans les vingt derniers kilomètres. La jonction inexorable s’est finalement effectuée à tout juste douze bornes du terme, à l’entame du dernier tour autour de Meslay-du-Maine. « Clément a fait un gros travail derrière l’échappée, mais tous les mecs ont fait leur part aujourd’hui, insistait Benoît. Dans le final, il y a d’abord eu Clément et Lorenzo à l’œuvre, puis un gros travail de Laurence, Bram et Miles. On savait que ça allait être encore tendu, car ça l’est désormais sur tous les sprints, même hors WorldTour. Tout le monde veut faire sa place, chacun a quelque chose à jouer. Il fallait absolument rester devant, surtout dans le dernier faux-plat entre quatre et deux kilomètres pour éviter les accrochages qui pouvaient se produire. Les gars ont bien géré. Arnaud a eu une grosse équipe à ses côtés. Ils ont été énormes, les uns après les autres ». Dans les cinq derniers kilomètres, le train de la Groupama-FDJ s’est ainsi déployé en tête de peloton et n’a plus été débordé. Tour à tour, les lanceurs d’Arnaud Démare ont pris les commandes, avant que lui-même ne produise l’effort décisif dans les 300 derniers mètres.
« Ça fait forcément du bien », Arnaud Démare
« Miles a pris le manche aux 500 mètres et il fallait que j’assure pour faire un sprint très long, relatait Arnaud. Ça me convenait bien justement car ça s’est lancé d’assez loin ». « Arnaud aime ces sprints–là, où il est bien placé et peut lancer quand il le souhaite, ajoutait Benoît Vaugrenard. Il s’exprime plus facilement dans cette configuration ». Et ce samedi, l’ancien champion de France l’a encore démontré. Au terme d’un puissant sprint, lancé en tête, le coureur picard est parvenu à contenir le retour de tous ses rivaux pour s’adjuger son premier succès de la saison. « Ça fait évidemment plaisir,disait-il à l’arrivée. Quand on galère et qu’on cherche la victoire, ça fait forcément du bien de lever les bras. Jeretrouve de bonnes sensations. J’ai toujours eu la motivation, mais quand on n’a pas l’énergie, c’est difficile de faire quelque chose. C’est cool de gagner aujourd’hui, et il y a eu un très bon travail de toute l’équipe. Laurence a fait un super boulot, Clément a roulé toute la journée, Lorenzo a fait une grosse part dans le circuit final, sans oublier Bram et Miles.C’était une belle victoire collective ». « Il a eu un début de saison compliqué, et même si Arnaud a gagné beaucoup de courses dans sa carrière, la première de l’année est toujours compliquée à aller chercher, expliquait Benoît. C’est donc évidemment un gros soulagement et un bon boost pour la confiance. En plus, sa famille et sa fille étaient là. C’était un beau moment pour lui ».
Grâce à sa 92ème victoire en carrière, Arnaud Démare a également fait un bon à la deuxième place du classement général des Boucles de la Mayenne ce samedi. En revanche, l’objectif restera le même demain à Laval. « On était sur notre terrain aujourd’hui, il fallait assumer, et c’est ce qu’on fera de nouveau demain », confirmait Benoît. « Il devrait y avoir une nouvelle opportunité de victoire demain, même il faudra rester vigilant en cas de mouvements », concluait Arnaud.
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