Thibaut Pinot avec les meilleurs à Gran Sasso d’Italia

La septième étape du Tour d’Italie n’aura pas engendré les dégâts escomptés ce vendredi en direction du Campo Imperatore, à Gran Sasso d’Italia. Au terme de quarante derniers kilomètres ascendants mais aussi très irréguliers, les favoris ont laissé l’échappée se jouer la victoire, et n’ont finalement lutté que dans les ultimes hectomètres. Aucun écart n’a donc été enregistré entre les prétendants au général, mais Thibaut Pinot a tout de même pris la troisième place du « peloton », soit la sixième de l’étape. S’il a dû céder son maillot bleu au vainqueur de l’étape Davide Bais, il a en revanche grignoté deux positions au classement général (15^e).

Après une semaine de course, le Tour d’Italie retrouvait les Abruzzes ce vendredi, à l’occasion de la première incursion en haute montagne. Les coureurs prenaient véritablement de la hauteur dans cette septième étape qui les emmenait à près de 2200 mètres d’altitude, du côté de Gran Sasso d’Italia. Une montée bien connue de Thibaut Pinot qui y avait décroché la deuxième place en 2018. La longue ascension (47 kilomètres), en deux temps, vers le Campo Imperatore, n’intervenait néanmoins qu’après 171 bornes. Et c’est finalement une échappée de trois coureurs – initialement composée de quatre hommes – qui l’a abordée avec un écart colossal de douze minutes sur le peloton. « L’étape a été assez tranquille, surtout au début étant donné qu’il n’y a pas eu de bagarre pour l’échappée, témoignait Stefan Küng. Ensuite, il fallait surtout bien s’alimenter et s’habiller en raison de la pluie et du froid ». Si Davide Bais (Eolo-Kometa), Karel Vacek (Corratec-Selle Italia) et Simone Petilli (Intermarché-Circus-Wanty) ont eu l’opportunité de se jouer la victoire, le peloton est lui demeuré relativement calme, y compris dans l’ascension de Calascio (13,5 km à 6%), premier étage de la montée finale. Thibaut Pinot a même pu engranger quelques petits points pour le maillot bleu, comme il l’avait fait précédemment dans l’étape à Roccaraso. « On est allé chercher les points restants vu qu’il n’y avait que quatre, puis trois échappés, ajoutait Stefan. Même si on savait qu’il allait être compliqué de garder le maillot avec les cinquante points distribués à l’arrivée, c’était toujours ça de pris ».

« Personne ne veut vraiment se découvrir », Sébastien Joly

Au terme du premier palier, le peloton était encore composé d’une centaine d’unités, et ne s’est finalement que très peu dégarni lors du faux-plat montant menant jusqu’aux cinq derniers kilomètres, plus exigeants. Il a toutefois fallu attendre les trois derniers pour voir un peu de mouvement, alors que Davide Bais empochait la victoire au sommet. « On pensait tous à une course plus difficile aujourd’hui, confessait Sébastien Joly. Finalement, il y a eu un vrai marquage entre les grosses équipes. Ça montre que personne ne veut vraiment se découvrir. C’est plutôt une bonne nouvelle car ça veut dire que personne n’est vraiment sûr de ses forces, collectives ou individuelles ». « Il fallait être vigilant dans la dernière ascension, mais avec le vent de face, c’était assez tranquille dans le peloton, racontait Stefan, auprès de Thibaut jusqu’aux pentes finales. Ce n’était vraiment pas très dur et on a donc passé une journée plutôt correcte, sans accumuler trop de fatigue ». Une trentaine d’hommes ont finalement bataillé au sprint dans les derniers hectomètres, et Thibaut Pinot a arraché la troisième place du peloton derrière Remco Evenepoel et Primoz Roglic, soit la sixième de l’étape. « Même si ça n’a pas roulé très vite, ça montre que Thibaut est là, assurait Stefan. Faire troisième du sprint après plus de six heures de vélo, c’est toujours bon signe ». « Même s’il perd son maillot bleu, ce n’est pas très grave en soi, confiait Sébastien. On a au final passé une bonne journée ».

Dépassé par Davide Bais au classement de la montagne (86 points contre 50, ndlr), le grimpeur de Melisey a en revanche glané deux places au général pour se retrouver quinzième ce vendredi soir. Place demain à un final accidenté et piégeux à Fossombrone, où Thibaut Pinot avait déjà posé les roues en 2019 à l’occasion de Tirreno-Adriatico.