Les finals singuliers s’enchaînent sur le Tour du Pays Basque, mais David Gaudu demeure bien au rendez-vous. Après une arrivée en descente mardi, ce sont des pentes extrêmement raides qui ont été le théâtre de l’ultime passe d’armes ce mercredi. Au bout de cette troisième étape, Jonas Vingegaard s’est imposé au sommet d’Amasa-Villabona alors que David Gaudu a assuré une très solide cinquième place malgré une dernière heure de course tout sauf limpide et linéaire. Le Breton conserve sa troisième place au classement général et pointe à seize secondes du Danois, désormais maillot jaune.

Le final aux allures de Classiques « Ardennaises » laissait présager un premier réel affrontement entre les concurrents du classement général, ce mercredi, dans la troisième étape du Tour du Pays Basque. La bataille a néanmoins été rude dès le départ puisque l’échappée était très convoitée en direction d’Amasa-Villabona, et il a ainsi fallu près de quarante kilomètres pour voir Georg Zimmermann (Intermarché-Circus-Wanty), Rémi Cavagna (Soudal-Quick Step), Nicolas Prodhomme (AG2R-Citroën), Pierre Latour (TotalEnergies), Thibault Guernalec (Arkéa-Samsic) et Simon Geschke (Cofidis) se détacher. Le peloton n’a pas pour autant temporisé puisqu’il n’a accordé que deux minutes d’avance à ce groupe, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ prenant sa part de responsabilités en poursuite par l’intermédiaire de Lars van den Berg. Les choses sérieuses ont alors débuté relativement tôt, à la fois dans l’échappée mais aussi dans le paquet. Les premières difficultés plus abruptes, à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée, ont en effet initié la sélection, et la course n’a dès lors plus observé de temps mort. C’est dans ce contexte que David Gaudu a été victime, un peu plus loin, d’une crevaison. « Ce n’était pas le bon moment, confiait Philippe Mauduit. Du fait des barrages et des petites routes, on était loin derrière et on ne pouvait pas intervenir tout de suite. David a donc pris le vélo de Romain pendant une quinzaine de kilomètres. On a ensuite dépanné Romain, puis dès qu’on a pu remonter vers David, on lui a redonné son vélo. Même s’il a été aidé par ses copains, cela lui a valu de griller deux petites cartouches dans des moments intenses, étant donné que la course s’est lancée à soixante bornes de l’arrivée ».

« On a fait ce qu’on avait à faire, mais ça nous a coûté », Philippe Mauduit

Grâce au soutien de Bruno Armirail, Quentin Pacher ou encore Michael Storer, le grimpeur breton a tout de même pu reprendre sa place aux avant-postes, et il était également parfaitement déposé à l’approche des quatre derniers « murs », très courts mais enchaînés coups sur coups dans les quinze derniers kilomètres. « Le collectif était encore bien présent aujourd’hui, mais on a aussi perdu Bruno sur crevaison à seize kilomètres de l’arrivée, ajoutait encore Philippe. Je pense qu’il aurait été capable de finir avec David, et il l’aurait aidé à entamer la montée finale mieux placé. C’est comme ça ». Attentif en tête de paquet alors que plusieurs offensives se succédaient dans le final, le Breton n’a donc pu se positionner parfaitement avant l’ultime « repecho » d’un kilomètre à 9,5%, – et des passages à 26% -, au sommet duquel était tracée la ligne d’arrivée. « On a mis ses copains à contribution plus tôt, mais on n’avait pas le choix, expliquait Philippe. On a fait ce qu’il fallait faire mais ça nous a coûté et ça lui a coûté dans le final. Il était un chouia en retrait dans la bosse. L’idéal aurait été d’être aux côtés de Mas et Vingegaard, mais avec toutes les cartouches qu’il a laissées dans ses deux poursuites et le replacement qu’il a dû faire seul avant la montée finale, c’était forcément compliqué ». Lorsque le Danois a accéléré à 300 mètres de la ligne dans les plus forts pourcentages, le leader de la Groupama-FDJ était donc à contre-temps et a, qui plus est, été ralenti par un accrochage devant lui. « Il a presque fait du surplace dans la montée puis a dû relancer la machine derrière », ajoutait Philippe.

« Les aléas du vélo », David Gaudu

Malgré les embûches, David Gaudu s’est joliment battu jusqu’à la ligne pour la rejoindre en cinquième position, huit secondes derrière Jonas Vingegaard, et six derrière Mikel Landa et Enric Mas.  « Je pense qu’il avait les capacités de faire mieux, et d’au moins accompagner Mas et Landa, estimait Philippe. On a eu un peu moins de réussite aujourd’hui, mais ça fait partie de la course. On a vécu une journée compliquée, très animée, mais on ne perd pas plus de temps que ça et on reste dans le top-3. On peut évidemment se dire dommage, mais on peut aussi être satisfait de la journée compte tenu des circonstances ». « C’était une journée particulière, durant laquelle on n’a pas eu trop de chance, confirmait David. Ce sont les aléas du vélo et il faut faire avec. J’ai été contraint à deux petits efforts après ma crevaison, mais le principal est que je sois rentré et que j’aie pu défendre mes chances dans le final. Dans la dernière montée, on a tous été un peu stoppés derrière Vingegaard et Mas. Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire. Vu ce qu’il s’est passé aujourd’hui, on peut être satisfait de ne pas arriver trop loin et de garder notre place sur le podium ». À mi-parcours sur ce Tour du Pays Basque, le natif de Landivisiau, désormais auteur de 8 top-5 en 2023, occupe la troisième position du général à seize secondes du vainqueur sortant du Tour de France.

1 commentaire

Danyel

Danyel

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Le 12 avril 2023 à 13:00

C’est très bien de nous fournir ce petit résumé de la course