Valentin Madouas, l’un des plus jeunes coureurs de l’effectif ne pouvait rendre un plus bel hommage à l’équipe FDJ pour sa dernière course sous le maillot éponyme. Il ne pouvait non plus saluer de plus belle façon le lancement de la formation Groupama-FDJ dans quelques heures. Héroïque tout au long de l’édition 2018 dantesque des Strade Bianche, le jeune Brestois a signé un Top 20 après avoir animé la course une bonne partie de la journée.
Certes la neige qui tombait sur la Toscane vendredi avait laissé place à la pluie mais avant le départ, à Sienne, sous un ciel plombé, les coureurs imaginaient bien la course qu’ils allaient vivre. Pendant près de cinq heures, ils ont confirmé la légende d’un sport toujours plus admirable quand les conditions météorologiques s’échinent à rendre difficile la tâche des cyclistes.
« Nous étions tous dans une certaine forme d’émotion parce qu’il s’agissait de la dernière course de l’équipe FDJ et de son maillot. » F. Pineau
« Ce matin, avant le départ, explique Franck Pineau, nous étions tous dans une certaine forme d’émotion parce qu’il s’agissait de la dernière course de l’équipe FDJ et de son maillot. Compte tenu des conditions et des champions en présence, nous avions souhaité prendre l’échappée et Valentin Madouas a été éblouissant. Il a pris le guidon par le bas et durant toute la journée, il a mis des frissons à ses deux directeurs sportifs, Jussi Veikkanen et moi-même et à Thomas le mécanicien. Je ne prends pas un grand risque en disant qu’il sera un grand champion. Cela fait 20 ans que je fais ce métier mais il m’a vraiment impressionné. »
Une échappée de dix coureurs a pris corps après trente kilomètres, dans le deuxième secteur de routes empierrées et Valentin a accompagné de solides rouleurs, notamment le Belge Campenaerts (Lotto-Soudal), le Norvégien Boasson Hagen (Dimension Data), l’Espagnol Rojas (Movistar) et le Français Latour (ag2r-La Mondiale). Le groupe s’est disloqué à un peu plus de 60 kilomètres de l’arrivée mais Valentin était toujours en tête avec Latour et Rojas quand le peloton, réduit à une trentaine d’hommes, est revenu sur eux.
« Sans être trivial, je peux dire que Valentin est un sacré guerrier ! »
« Après avoir été repris par le groupe Sagan-Kwiatkowski-Valverde, poursuit Franck, Valentin s’est laissé glisser à la voiture et nous a dit qu’il était fatigué. On l’a rassuré, on lui a donné des gels. Cinq minutes ne s’étaient pas passés quand Radio-Tour a annoncé qu’il était reparti à l’attaque derrière le duo Bardet-Van Aert. Sans être trivial, je peux dire que Valentin est un sacré guerrier ! »
Dans une fin de course éreintante, marquée par l’assaut décisif du Belge Benoot (Lotto-Soudal) vainqueur en solitaire, les coureurs ont fini en ordre dispersé et Valentin Madouas a joué avec les grands jusqu’au bout en prenant la 20e place.
« La place est anecdotique par rapport à ce qu’il fait, assure son directeur sportif. Tous ceux qui ont été échappés avec lui ont fini loin derrière sauf Valentin et Latour. Je suis aussi très fier de Léo Vincent, Antoine Duchesne et Jérémy Roy qui ont fini la course pour le maillot ! »
Hormis Paris-Nice qui marquera dimanche le début de la très belle aventure Groupama-FDJ, Benoît Vaugrenard, Romain Seigle, Daniel Hoelgaard, Steve Morabito, Georg Preidler, Jérémy Roy et Léo Vincent disputeront le Grand Prix de Larciano avec le nouveau maillot et les nouvelles voitures. Ce sera un moment tout aussi solennel.
Par Gilles Le Roc’h
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