Les coureurs se souviendront longtemps de cette édition 2023 de la Faun Drôme Classic. Sous des rafales de vent extrêmement violentes par moments, le peloton a implosé assez rapidement ce dimanche autour d’Étoile-sur-Rhône. Présents dans le premier groupe, David Gaudu et Quentin Pacher ont pu batailler dans le final, et le Breton a finalement accroché la quatrième place du jour au sein d’un groupe de poursuivants qui n’a pu revoir Anthony Perez, vainqueur en solitaire. Une fin de préparation « à la dure » alors que Paris-Nice se profile.
« On s’est posé la question de s’arrêter », David Gaudu
Dès leur réveil ce dimanche matin, les coureurs présents sur la Faun Drôme Classic pouvaient imaginer la journée galère qui se profilait. Omniprésent et très puissant, le vent allait inévitablement constituer un élément prépondérant de l’épreuve, longue de 191 kilomètres à travers deux boucles différentes autour d’Étoile-sur-Rhône. Si une échappée comprenant Jacob Hindsgaul (Uno-X Pro Cycling Team), Fabien Doubey (TotalEnergies), Cristián Rodriguez (Team Arkéa-Samsic), Alexis Guérin (Bingoal-WB), Nolann Mahoudo (CIC U Nantes Atlantique) et Simon Pellaud (Tudor Pro Cycling Team) a pu s’extirper relativement tôt, et prendre environ cinq minutes d’avance, la suite de l’épreuve a pu être remise en question après le premier tour de circuit. « On se demandait ce qu’on allait faire, car il y avait déjà énormément de vent, expliquait David Gaudu. C’était assez dangereux. C’était encore « roulable » mais on savait que le vent allait encore davantage se durcir et qu’il pouvait y avoir des chutes quand ça allait mettre en route. On s’est posé la question de s’arrêter, mais on ne s’est pas tous entendus, et la course a continué. Je pense que ça ne s’est pas trop mal passé au final, et il faut toujours trouver un compromis entre le respect aux organisateurs et celui aux coureurs ». La course a bel et bien suivi son cours, et a finalement éclaté avant même la mi-parcours. Une petite trentaine de coureurs s’est détachée, dont David Gaudu et Quentin Pacher. « J’ai eu la chance d’avoir une très belle équipe autour de moi, disait encore le Breton. Bruno a pris beaucoup de vent dans la première partie, Enzo a bien roulé et on a profité de l’expérience de Matthieu dans les bordures pour toujours rester placés. Quand Soudal-Quick Step a mis en route, on était bien dans les roues et on n’a pas été forcément inquiétés de ce point de vue ».
L’échappée matinale a été revue à 85 kilomètres du but puis le premier peloton a perdu des éléments petit à petit, parfois en raison des côtes, mais souvent en raison du vent qui balayait la chaussée. « Ça s’est fait à la pédale », résumait Benoît Vaugrenard. « On savait que la sélection allait s’opérer au fur et à mesure de la journée », ajoutait David. Le groupe de tête était d’ailleurs réduit à une vingtaine d’unités à l’entame du col du Col de la Grande Limite (3,9 km à 6,6%), et David Gaudu était orphelin de Quentin Pacher, victime d’une petite sortie de route à la suite d’une rafale de vent. Dans l’ascension, le Breton a répondu à une première attaque de Guillaume Martin, mais pas à la suivante d’Anthony Perez. Personne n’a d’ailleurs pris en chasse ce dernier. « Il y avait des équipes en surnombre, comme Cofidis avec quatre coureurs, et ça nous a rendu la tâche difficile », expliquait Benoît. « Quand Anthony est sorti, je pense qu’on ne se méfiait pas énormément car il y avait beaucoup de vent et on s’est tous marqués les uns les autres », précisait David. Sorti à trente-huit kilomètres de l’arrivée, l’homme de tête a pu porter son avance à une minute en l’espace de quelques kilomètres. La réaction des poursuivants s’est manifestée à une vingtaine de borne de la ligne lorsque David Gaudu et Andrea Bagioli ont véritablement initié la chasse alors que l’écart s’élevait déjà à 1’30. La collaboration n’a toutefois pas été des plus efficaces en poursuite, et a aussi été malmenée par les bourrasques. « On a essayé de s’entendre, de rouler, mais il reprenait du temps, ajoutait David. Dans le final, on s’est dit qu’il allait buter, mais c’est nous qui avons buté ».
« David était l’un des plus forts », Benoît Vaugrenard
À quinze kilomètres du terme, David Gaudu s’est isolé en compagnie d’Andrea Bagioli, Quinn Simmons et Rui Costa, mais le quatuor, un temps revenu à moins d’une minute de l’homme de tête, n’a pu boucher l’écart initial. C’est donc la bataille pour le podium qui a occupé le grimpeur de la Groupama-FDJ dans les derniers kilomètres, et sur les ultimes pentes menant à la ligne d’arrivée, il a buté sur Andrea Bagioli et Rui Costa, prenant donc la quatrième place du jour. « On a fait ce qu’il fallait mais je pense qu’on est tombé sur un os aujourd’hui, disait David. Je suis content d‘avoir pu accompagner les trois dans les murs finaux, qui étaient peut-être un peu trop courts pour moi. Je crois que j’ai rarement fini une course de vélo aussi fatigué. C’est en tout cas un week-end satisfaisant, que ce soit individuellement ou collectivement. Deuxième hier, quatrième aujourd’hui, on était parmi les meilleurs ». « David était l’un des plus forts aujourd’hui, assurait Benoît, mais Perez a pris beaucoup de temps très vite puis il a fait un gros numéro. Bravo à lui. David s’est bien rassuré en vue de Paris-Nice, c’est une très bonne chose. Quentin revient bien en forme aussi puis nos jeunes ont appris énormément ce week-end, de par les conditions climatiques et le gros niveau de ces deux courses ».
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