Avec le premier stage hivernal débutant ce mercredi 13 décembre à Calpe, la vingt-deuxième saison de l’équipe cycliste est lancée. Les vingt-huit coureurs de l’effectif sont réunis pour huit jours, hormis Tobias Ludvigsson devant subir cette semaine une opération chirurgicale. Maître d’œuvre du contenu sportif du stage, Yvon Madiot en délivre le mode d’emploi.
Yvon, ce stage signe la fin des vacances pour le personnel et les coureurs ?
Tous ont repris l’entraînement, sauf Tobias Ludvigsson. Il est opéré ces prochaines heures de l’artère iliaque mais il a perdu un peu de temps parce que le chirurgien a tout fait pour éviter cette intervention, n’étant pas sûr du diagnostic. Il lui faudra ensuite un bon mois de convalescence. Pour les autres, en effet, c’est la saison qui commence. Les petits nouveaux seront là, les trois néo-pros Bruno Armirail, Romain Seigle et Valentin Madouas et nos recrues Ramon Sinkeldam, Georg Preidler, Benjamin Thomas et Antoine Duchesne.
Comment s’est passé le stage de cohésion en novembre ?
« Tout le monde a effectué le parcours d’entraînement du GIGN »
Nous avons d’abord eu la traditionnelle journée avec nos supporteurs le samedi. Le dimanche, tout le personnel s’est rendu au centre d’entraînement du GIGN jusqu’au lundi midi. On n’a pas dormi. Tout le monde a effectué le parcours d’entraînement du GIGN. C’était vraiment costaud. Un peu dur pour moi mais les coureurs s’en sont bien sortis.
Comment va se dérouler celui-ci en Espagne ?
« On ne veut pas qu’ils soient prêts trop tôt«
Il va y avoir différents groupes de travail. Le groupe des coureurs partant en Australie, ceux programmés pour le début de saison en France. Une petite moitié de l’effectif, notamment les grimpeurs, auront un stage plus léger que d’habitude. On ne veut pas qu’ils soient prêts trop tôt. On va travailler en intensité mais on va faire ça à la carte. Il y a aussi un atelier pour tester du matériel.
Qui sont les coureurs d’ores et déjà prévus pour le Tour Down Under en Australie ?
Georg Preidler, Steve Morabito, Antoine Duchesne, Daniel Hoelgaard qui sera notre leader, Anthony Roux qui aime aller là-bas, sont déjà sûrs d’y aller. Les deux coureurs manquant seront désignés durant ce stage en fonction de l’état physique des troupes.
On peut penser qu’Arnaud Démare, en prévision des classiques du printemps, fera le début de saison en France ?
« Arnaud ne veut pas baisser le pied après le Tour des Flandres »
L’objectif pour Arnaud est d’être prêt au départ de Paris-Nice. Bien travailler à la maison, ils savent le faire mais ses équipiers et lui vont moins courir en début d’année. Cela devrait totaliser dix jours en moins. Pour atteindre la fin des classiques, c’est mieux. Arnaud ne veut pas baisser le pied après le Tour des Flandres, les années précédentes, c’est ce qu’il se passait. Alors on essaie de décaler. Il est évident que les premières courses restent toujours dans les jambes. Surtout Arnaud qui fait tout à bloc.
Du groupe Arnaud Démare ou de celui de Thibaut Pinot, il y a beaucoup de mouvements ?
Les groupes des leaders ne sont pas construits mais l’ossature sera globalement la même.
Si Arnaud occulte un peu le début de saison en France, vous donnerez l’occasion aux jeunes de s’exprimer ?
C’est exactement ça, les jeunes auront carte libre, Marc Sarreau par exemple. Lui, il peut gagner une étape de l’Etoile de Bessèges. Il n’y sera pas isolé, il aura un gars ou deux devant lui dans le sprint. Et Marc ne fera pas toutes les classiques non plus, celles qui sont encore difficiles pour lui, par exemple le Tour des Flandres. Le groupe des classiques flandriennes s‘est élargi. Il y aura deux à trois coureurs de plus qu’en 2017. Et puis il y aura forcément des jeunes pour découvrir.
En moyenne, les coureurs rouleront combien de temps chaque jour pendant ce stage ?
« Là on va faire un peu monter le cœur »
En moyenne, trois à quatre heures par jour. Il y aura plus d’intensité pour ceux qui partent en Australie. Le foncier, ils le font chez eux, là on va faire un peu monter le cœur. On va travailler le chrono, forcément. Concernant nos néo-pros, dans ce registre, Bruno Armirail est très bon, il a été vice-champion d’Europe, a signé un Top 10 dans le Tour du Poitou-Charentes en août dernier. Le petit Madouas est bon dans les chronos courts, il est très explosif. Romain Seigle on ne sait pas, il n’a pas beaucoup travaillé cette discipline mais il n’est pas maladroit.
Concernant le matériel à tester, c’est du lourd ?
Il s’agit surtout de nouvelles selles et ça n’est jamais facile de trouver le bon réglage. C’est quand même là que les gars passent le plus de temps. C’est un sujet sensible. On va en profiter aussi pour affiner la position des nouveaux même s’ils sont tous venus à Besançon en toute fin de saison ou au service course. Concernant les vélos et les pneumatiques, le matériel ne change pas.
Dans quel registre va se situer David Gaudu pendant ce stage ?
Il va aller avec Thibaut, mais pour lui, on va attendre les beaux jours. Je pense que tous les gars sont contents de rouler en Espagne. En novembre, dans le nord et dans l’est, ils ont eu de mauvaises conditions météorologiques. Beaucoup sont partis travailler dans le sud.
Quand connaitront-ils leur programme de courses ?
Tout sera calé d’ici la fin du stage. On a pris le parti de les laisser tranquilles pendant leur coupure mais là, on va tous rentrer dans le vif du sujet.
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