Il y a un peu plus d’une semaine, Valentin Madouas venait agrémenter son excellente saison d’une belle victoire sur le Tour du Doubs. Ce mardi, le Breton a encore davantage bonifié son cru 2022 en s’imposant en solitaire sur la première étape du Tour Luxembourg. À la suite d’un gros travail de ses équipiers toute la journée, le puncheur brestois s’est ainsi dégagé seul et en costaud dans la dernière côte du jour, à moins de deux bornes du but, avant d’aller conquérir la victoire… et le premier maillot jaune de leader ! Une entame parfaite.
« Plus c’est dur, mieux c’est pour Valentin », Frédéric Guesdon
L’Équipe cycliste Groupama-FDJ retrouvait ce mardi une épreuve qu’elle avait quittée par la grande porte l’an passé. Dans les rues de Luxembourg, David Gaudu avait ainsi mis un terme à son séjour dans le Grand-Duché par un joli succès. Les hommes de Frédéric Guesdon et Jussi Veikkanen étaient alors désireux de reprendre de toute aussi belle manière à l’occasion de l’acte d’ouverture de l’édition 2022. « On était venu là pour gagner des étapes, notamment la première car on savait que le final nous convenait, introduisait le directeur sportif français. On avait aussi des hommes en forme comme Valentin et Kevin ». Autour de la capitale luxembourgeoise, les coureurs avaient ainsi plusieurs bosses à arpenter sur les 163 kilomètres du tracé, dont deux côtes dans les dix dernières bornes. Confiante à l’endroit de ses coureurs protégés, l’équipe a donc pris ses responsabilités lorsqu’une échappée de cinq hommes s’est développée. « On espérait que d’autres équipes nous aident à contrôler l’échappée, mais on a participé à la chasse, assurait Frédéric. On avait un plan de marche et on visait la victoire d’étape, donc on a mis Clément à rouler ». Le jeune Mayennais a ainsi passé la majeure partie de l’étape en tête de peloton pour réguler l’écart, mais pas seulement. « On a voulu durcir la course, c’est pour cela que Clément a monté les bosses très fort, à la fois pour diminuer l’écart sur l’échappée, mais aussi fatiguer les adversaires », complétait Valentin Madouas.
Au terme d’une longue poursuite et d’un travail de sape remarqué de son jeune coéquipier, l’échappée a finalement rendu les armes au pied de l’avant-dernière difficulté du jour. « On voulait que ce soit groupé à douze kilomètres et durcir au pied pour éliminer le plus de coureurs possibles, relançait Frédéric. Tobias nous a bien placés puis Lorenzo a fait un gros rythme pour durcir. On sait que plus c’est dur, mieux c’est pour Valentin. Il fallait user les organismes et ne pas monter à un petit tempo ». Au sommet, une cinquantaine de coureurs s’est détachée du reste et a alors plongé vers la dernière difficulté du jour, le Kirchberg (1,6 km à 6,3%), dont le sommet culminait à un peu plus d’un kilomètre de l’arrivée. « On était venus reconnaitre la bosse hier car on est logés par loin, indiquait Frédéric. Lars et Kevin devaient durcir pour que Val contre à 1000-1500 mètres ». Et dès les premières pentes, l’ancien champion du Luxembourg a effectivement placé un gros démarrage auquel peu de coureurs ont pu répondre. « Kevin a attaqué le premier pour obliger les autres à faire l’effort, racontait Frédéric. Ils sont revenus, et Valentin a contré direct ». « J’avais aussi mal aux pattes, confiait le Breton. Kevin avait mis une grosse attaque. Je n’ai pas voulu ramener sur lui. J’ai attendu mon heure, quand j’ai vu que ça s’était posé, que tout le monde avait besoin de souffler et qu’ils avaient du mal à rentrer, je savais que c’était le bon moment pour attaquer ».
« Peut-être dans une forme que je n’ai jamais connue », Valentin Madouas
Et cette fois-ci, personne n’a pu prendre son sillage. À un peu moins de deux kilomètres du but, le « 4×4 » brestois a laissé tout le monde sur le carreau. « J’ai tout de suite creusé, relançait-il. J’ai eu un petit moment difficile ensuite. Il a fallu que je reprenne mon souffle car j’ai donné le maximum en haut de la côte pour avoir le plus d’avance possible. Les 500 derniers mètres ont été très durs au niveau des toxines, mais ça l’a fait jusqu’à l’arrivée. C’est vraiment top ». Vainqueur en solitaire avec trois secondes d’avance sur son premier poursuivant et huit sur le peloton, Valentin Madouas a ainsi pu pleinement célébrer son deuxième succès en dix jours. « C’est une magnifique journée pour nous, ajoutait-il. On a bien préparé le coup. Toute l’équipe a fait du super boulot et les jambes sont vraiment très très bonnes. Ma récente victoire m’a certainement apporté de la confiance. Gagner, ça libère. J’avais bien récupéré du Tour du Doubs, où je n’étais paradoxalement pas dans une bonne journée mais où j’avais réussi à gagner. Le déclic a plutôt été de me dire que j’aurais pu gagner plus facilement si j’avais été dans une bonne journée. Aujourd’hui, j’avais regardé les adversaires et je savais qu’il fallait anticiper ». « Valentin était motivé, et avec sa victoire en poche, il était libéré et savait qu’il marchait, abondait Frédéric. On a tout fait pour le mettre dans les meilleures dispositions au pied de la bosse, puis c’était à lui de s’exprimer. Il a fait un très bel effort. On a bien vu qu’ils avaient essayé d’y aller derrière lui, mais que ça s’était couché ».
Alors que sa sélection pour la course en ligne des Mondiaux a été officialisée ce mardi, le puncheur tricolore l’a justifié de la plus éclatante des manières, avec son quatrième bouquet chez les pros ainsi que le maillot jaune de leader. « C’est une belle course avec une bonne adversité, et c’est clairement rassurant en vue des championnats du monde, ponctuait Valentin. Néanmoins, il y a une course à terminer avant d’y aller. On va essayer de garder le maillot le plus longtemps possible. En tout cas, physiquement, je suis peut-être dans une forme que je n’ai jamais connue depuis le début de ma carrière ». « Ce Tour Luxembourg ne sera certainement pas raté, mais il reste d’autres étapes qui peuvent nous convenir, terminait Frédéric. On ne va pas tirer un bilan après cette victoire. On espère en gagner une deuxième et pourquoi pas nous placer pour le général. Le principal est qu’on ne fasse pas d’erreurs et que le groupe donne le maximum ».
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