La traditionnelle double dose d’étapes sur le Tour du Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine a plutôt souri à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, ce jeudi. Lors de l’étape matinale, Paul Penhoët est ainsi allé chercher une belle deuxième place au sprint, décrochant ainsi son meilleur résultat avec la formation WorldTour. L’après-midi, Stefan Küng a lui complètement assumé son statut de favori sur le contre-la-montre de dix-huit kilomètres pour rafler sa première victoirede la saison, mais aussi pour se porter en tête du classement général à un jour du terme.
« J’aurais dû lancer plus tôt », Paul Penhoët
Il valait mieux être bien réveillé ce jeudi matin à Nieuil-l’Espoir. Les coureurs du Tour du Poitou-Charentes avaient en effet rendez-vous à 9h30 sur la ligne de départ pour la troisième étape de l’épreuve, composée d’à peine 90 kilomètres. Après quelques minutes seulement, Jefferson Cepeda (Caja Rural-Seguros RGA), Gijs Van Hoecke (AG2R Citroën Team), Maxime Urruty (Nice Métropole Côte d’Azur) et Etienne Van Empel (China Glory Continental CT) ont créé l’échappée « matinale ». « L’objectif était que Stefan arrive au départ du chrono dans le temps des meilleurs, il fallait donc faire attention et contrôler l’échappée, expliquait Frédéric Guesdon. On avait aussi la possibilité, en cas de sprint, de faire valoir la pointe de vitesse de Paul. L’échappée a pris trois minutes, et on a mis des mecs à rouler pour ne pas qu’elle aille au bout. Anthony Roux a d’abord roulé avec les équipes de sprinteurs, puis ça a été au tour de Clément Davy ». « Les gars ont super bien contrôlé pour Stefan,confirmait Paul Penhoët. Dans le final, on est arrivés sur despetites routes avec une bosse qu’on pouvait imaginer dangereuse, et où il n’était pas possible de remonter. Tout le monde a fait un super boulot pour placer Stefan à cet endroit-là, et j’étais aussi bien placé derrière ».
La dernière difficulté répertoriée, longue d’à peine 600 mètres, n’a pas fait de dégâts et l’échappée a été revue à cinq kilomètres du but, juste avant le deuxième sprint intermédiaire. « On a réussi à faire ce qu’on voulait : ne pas perdre de temps et jouer le sprint, reprenait Frédéric. Stefan a même engrangé une bonification de trois secondes, ce qui est toujours bon à prendre ». L’emballage s’est présenté dans la foulée. « J’ai réussi à trouver le train d’AG2R-Citroën,relatait Paul Penhoët. J’ai un peu bataillé pour rester dans leurs roues mais j’ai réussi à les suivre jusqu’au dernier virage, à 300 mètres. Ensuite, Marc [Sarreau] a attendu un peu avant de lancer. J’ai voulu anticiper, et lancer avant lui, mais au moment où j’ai enclenché, je me suis fait un peu bousculer par un concurrent. C’est ma faute, j’aurais dû lancer plus tôt. Il me manque cette confiance que j’ai habituellement et qui m’aurait permis de lancer plus tôt. J’ai un peu trop attendu, je me fais tasser, c’est dommage. C’est une deuxième place à l’arrivée, mais ça va peut-être me mettre en confiance pour les autres sprints ». « C’est quand même bien pour lui, assurait Frédéric. Il est jeune, il n’a pas énormément couru au mois d’août. C’est encourageant ».
« Ça fait plaisir de gagner », Stefan Küng
Au sortir de cette troisième étape, le sprinteur tricolore pointait au septième rang du général, une place derrière son coéquipier Stefan Küng, alors à 22 secondes du leader Marc Sarreau. Toutefois, les cartes devaient être totalement rebattues ce jeudi après-midi sur un effort solitaire de 18,3 kilomètres pour vrais spécialistes. Clément Davy, parti relativement tôt, a d’ailleurs longtemps occupé le siège de leader provisoire grâce à un chrono de 26’27. Mais les favoris se sont élancés un peu plus tard, à commencer par l’ancien double champion d’Europe Stefan Küng, à environ 17h. « Stefan s’est préparé comme il sait le faire, affirmait Frédéric. On le sentait un peu tendu au départ car c’était un petit peu technique et la route n’était pas très bonne. Il fallait mesurer les risques. Il a fait un beau chrono, appliqué ». « Je savais que j’étais l’homme à battre, donc j’ai bien géré mon chrono, complétait le Suisse. À l’intermédiaire, c’était assez serré avec les autres coureurs mais je ne me suis pas laissé perturber. Je me suis concentré sur ce que j’avais à faire et j’ai pu tenir mon rythme jusqu’à la fin. C’est ce qui a fait la différence ». À l’arrivée, il a finalement signé le meilleur temps assez largement pour dix-sept secondes sur son premier poursuivant. « Ça fait plaisir de gagner, soulignait-il. C’était l’objectif aujourd’hui, alors mission accomplie ».
Il s’est également flanqué du maillot de leader de l’épreuve, qu’il détient pour vingt-et-une secondes. « C’est une journée correcte au global, souriait Frédéric. Demain, l’objectif premier sera de défendre le maillot. On verra ensuite pour la victoire d’étape. On a quand même perdu Antoine, qui était une pièce importante. On risque d’être attaqués et on s’attend à une course très animée ». « J’ai une petite marge, mais il va falloir être vigilant car il y aura quelques bosses dans le final, concluait Stefan. Je me sens confiant, et je sais que je peux aussi avoir confiance en mon équipe ».