La dix-neuvième étape du Tour de France, dite de « transition », n’a pourtant pas été d’un repos absolu pour le peloton. La bataille entre les échappés et les équipes de sprinteurs a ainsi accouché d’une nouvelle étape rapide, et les quelques risques de bordures sont venus ajouter une certaine nervosité. Néanmoins, tout s’est bien terminé pour David Gaudu qui a conclu la journée dans un peloton très aminci devancé par Christophe Laporte pour la victoire. Le Breton conserve donc sa quatrième place au général avant le contre-la-montre de Rocamadour, tandis que Valentin Madouas (11e) et Thibaut Pinot (14e) grignotent une place au classement général.
Coincée entre le dernier acte montagneux et l’ultime chrono, la dix-neuvième étape de cette Grande Boucle 2022 pouvait donner lieu à de multiples scénarios en direction de Cahors. Rapidement, les équipes de sprinteurs ont néanmoins affirmé leurs intentions et laissé filer seulement cinq hommes après une poignée de kilomètres : Nils Politt, Quinn Simmons, Taco van der Hoorn, Matej Mohoric et Mikkel Honoré. Le quintet a immédiatement été muselé sous les deux minutes et un rapproché hâtif du peloton a même découragé Politt, de retour dans le rang après tout juste soixante kilomètres. C’est donc un quatuor qui a ouvert la route par la suite, tandis que le paquet demeurait des plus vigilants. Bien plus loin, Quinn Simmons s’est illustré en tant que dernier rescapé de l’échappée alors que quelques cassures se formaient brièvement à l’arrière, à environ cinquante bornes de l’arrivée. Parfaitement entouré toute la journée, David Gaudu n’a jamais été mis en danger. Dans le final décousu, il a pu compter sur le soutien de Stefan Küng jusqu’à la flamme rouge pour finalement passer la ligne dans le temps du maillot jaune, une seconde derrière le vainqueur Christophe Laporte sorti avec un coup d’avance. « On a bien passé les dix-huit jours précédents, il ne fallait donc pas se faire piéger aujourd’hui, disait Stefan. On a demandé à l’équipe de rester groupée dans le peloton et de rouler dans le vent, pour être le plus serein possible. Le final était ultra rapide et il fallait tout le temps être placé ».
« Il faudra encore être concentré demain », David Gaudu
« C’était une étape qui aurait pu être piégeuse car il y avait un fort vent de côté toute la journée, ajoutait Philippe Mauduit. Il n’y avait pas beaucoup de portions très ouvertes pour que ça bordure, mais suffisamment pour rendre le peloton nerveux. Les gars ont bien assuré, on les a toujours vus dans les premières positions du peloton afin de mettre David dans une zone de confort et ne pas prendre de risques stupides. Ils ont été capables de l’accompagner jusqu’à la ligne pour qu’il ne perde pas de temps dans le dernier kilomètre ». Résultat des courses, le leader breton reste donc bien ancré à sa quatrième place conquise hier, 2’30 devant Nairo Quintana avant le contre-la-montre de 40,7 kilomètres vers Rocamadour samedi. « Ça va encore être une grosse journée, sous pression, affirmait Philippe. Stefan ambitionne évidemment un gros résultat demain. Ce sera compliqué car il y a des costauds, mais on peut lui faire confiance pour donner tout ce qu’il a. David devra lui assurer sa quatrième place ». « Il y a de la fatigue dans le peloton, glissait Stefan. Ce ne sera pas le même chrono qu’après une semaine de course. Ça va se jouer entre hommes forts. Le parcours est bien roulant avec des bosses sur la fin. Il faudra emmener un bon braquet et finir costaud ». David Gaudu ponctuait enfin : « Si on m’avait dit que je serais quatrième du Tour avant le dernier chrono, j’aurais signé direct. Mais ce n’est pas encore terminé. Il faudra être concentré demain sur le chrono pour ne pas tomber et perdre du temps bêtement ».
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