Au lendemain de la deuxième journée de repos, le Tour de France a repris sa route à travers les Alpes ce mardi. Sur le tarmac de l’altiport de Megève, c’est l’échappée, formée au terme d’une grosse bataille de soixante kilomètres, qui a pu se jouer la victoire. Magnus Cort l’a emporté alors que le peloton maillot jaune a terminé groupé. Suite à la remontée de Lennard Kämna au général, David Gaudu pointe désormais à la sixième place avant les deux grandes étapes alpestres.
Le menu de la dixième étape du Tour de France ce mardi constituait une sorte de mise en bouche avant un plat de résistance incluant le Galibier, le Granon, la Croix de Fer ou encore l’Alpe d’Huez les deux jours suivants. Pour autant, l’étape fût extrêmement intense pendant plus d’une heure au départ de Morzine. Sur un parcours de 148 kilomètres cumulant 2700 mètres de dénivelé, les baroudeurs savaient avoir une ouverture, et beaucoup souhaitaient donc être de l’échappée du jour. Thibaut Pinot, Valentin Madouas voire Stefan Küng ont un temps essayé de suivre les différentes offensives, mais c’est finalement un groupe d’une vingtaine d’hommes qui s’est constitué. « Il y a eu un gros gros départ, ça a roulé à bloc pendant plus de soixante kilomètres avant que la bonne échappée puisse partir, et je pense que ça a tout de même marqué les organismes », introduisait Philippe Mauduit. Le peloton s’est très vite désintéressé des hommes de tête, leur laissant ainsi le champ libre pour se jouer la victoire d’étape. La course a toutefois connu un événement inattendu lorsqu’une manifestation sur la chaussée a mené à une neutralisation temporaire des hostilités, à une trentaine de kilomètres du but.
« On avait choisi de courir un peu à l’économie », Philippe Mauduit
Dans l’ascension vers l’héliport de Megève, l’échappée s’est écharpée pour la victoire d’étape et Magnus Cort a finalement réglé un sprint en petit comité au sommet. Au sein du peloton, arrivé près de neuf minutes plus tard, aucun mouvement n’a été observé et une vingtaine de coureurs ont donc terminé roue dans roue. David Gaudu a assuré sa place aux côtés du maillot jaune et se retrouve sixième du général après la remontée de Kämna, présent dans l’échappée. « Ça a été une étape assez étonnante avec ce maillot jaune qui laisse croire qu’il va l’abandonner mais qui fait le sprint pour le conserver, et puis cet arrêt après la mi-course, commentait Philippe. Tout ça a donné une ambiance particulière à l’étape. On avait pour notre part choisi de courir un peu à l’économie pour la reprise, car de grosses journées alpestres nous attendent. C’était une journée qu’il fallait passer dans de bonnes conditions sans laisser trop de gasoil sur le bord de la route. Ce qu’on a pu économiser aujourd’hui, c’est déjà ça de pris ». « Le peloton a bataillé pendant 1h30, rappelait David. On s’est bien donné en début d’étape. Ce n’était pas forcément une course de tout repos, et il y avait aussi la chaleur. Ça n’est pas monté très vite dans les dernières pentes mis à part sur les 500 derniers mètres, mais on l’avait prévu. Le plus important, c’est demain et après-demain. J’avais déjà ces étapes dans la tête aujourd’hui ».
La première grande étape de montagne de cette édition 2022 emmènera mercredi les coureurs au sommet du méconnu Col du Granon, après les ascensions préalables du Col du Télégraphe et du Col du Galibier. Avec 4000 mètres de dénivelé au compteur, les purs grimpeurs seront assurément sur leur terrain.
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