Un peu plus de deux semaines après avoir rallié Vérone avec trois victoires d’étapes et le maillot cyclamen dans son escarcelle, Arnaud Démare a ce jeudi repris la compétition sur la Route d’Occitanie de la meilleure des manières. Au terme d’une longue et – très – chaude journée, le sprinteur picard a conclu un excellent travail collectif à L’Isle Jourdain en dominant sereinement l’emballage massif. Il s’agit de son quatrième succès de la saison, et du septième pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Il prend naturellement la tête du classement général par la même occasion.
« C’était important de repartir du bon pied », Sébastien Joly
En guise d’ouverture de la Route d’Occitanie, l’itinéraire n’était pas des plus plats entre Séméac et L’Isle Jourdain, mais il n’était a priori pas non plus suffisamment difficile pour empêcher un sprint massif à l’arrivée. Alors, tous les regards étaient braqués vers l’Équipe cycliste Groupama-FDJ qui présentait au départ Arnaud Démare et une partie de son train, de retour d’un Giro prolifique. « C’était important de repartir du bon pied aujourd’hui, introduisait Sébastien Joly. Tout le monde a bien récupéré même s’il y a évidemment eu un peu de décompression après un Giro tel que celui-ci. Une grande partie du staff et des coureurs enchaînaient d’ailleurs les deux, et cela faisait déjà plaisir de se retrouver hier ». Et ce matin, lorsqu’une échappée de quatre hommes comprenant Oscar Cabedo (Burgos-BH), Wesley Mol (Bike Aid), Leo Danes (Team U Nantes Atlantique) et Jean Goubert (Nice Métropole Côte d’Azur) s’est extirpé dès le départ, les hommes de Sébastien Joly et Franck Pineau ont donc clairement assumé leurs responsabilités. Lars van den Berg s’est positionné en tête et a immédiatement dicté l’allure. Ce faisant, le quatuor de fuite n’a jamais bénéficié d’un avantage franchement supérieur aux deux minutes. « Il y a eu un très gros travail de Lars sur toute l’étape derrière les quatre échappés, soulignait Sébastien. J’étais vraiment content pour lui, car il a eu des hauts et des bas depuis le début de l’année pour différentes raisons. Le retrouver à un bon niveau ici, c’était vraiment une bonne chose ».
Un paramètre non-négligeable a par ailleurs nettement influencé le cours de l’étape. « Il a fait très chaud, extrêmement chaud, assurait Sébastien. Ce sont des conditions qu’on n’a encore pas connues cette année ». « Il était important de boire, de boire, et encore de boire », complétait Bram Welten. « Chacun comptait ses efforts car le cœur montait vite dans les tours, ajoutait pour sa part Arnaud Démare. On sentait que le peloton roulait au ralenti car on était tous embêtés par la chaleur ». Avec le soutien d’autres formations dans la deuxième moitié de course, l’écart avec l’échappée s’est peu à peu réduit, et il n’était plus que d’une minute au premier passage sur la ligne, à 38 kilomètres du terme. Le quatuor a finalement été avalé dix bornes plus loin, et si de timides attaques ont été déclenchées un peu plus tard, rien n’a semblé mettre en péril un sprint massif à L’Isle Jourdain. « Il y avait une petite montée à vingt kilomètres de l’arrivée où on est restés en bonne position autour d’Arnaud, confiait Bram. Tout le monde connaissait son rôle, et je pense que tout le monde a fait un super travail ». Le train s’est réellement mis en place à cinq kilomètres du but dans le sillage de Matthieu Ladagnous, avant qu’Ignatas Konovalovas ne permette à ses coéquipiers de virer en bonne position à 1500 mètres. « C’était un point stratégique », indiquait Sébastien Joly. Le sprint final s’est alors profilé et les cartes ont été quelque peu rebattues.
« On a pu switcher en une fraction de seconde », Bram Welten
« Juste avant le dernier virage, Ramon a dû fournir un effort et a crié pour me dire qu’on inversait les positions, car c’est lui qui devait être dernier lanceur, relatait Bram. On s’est bien compris et on a pu switcher en une fraction de seconde ». « Ils ont interféré les rôles dans les derniers kilomètres, et c’était un peu une première, confirmait Sébastien. Ramon a bien mis sur orbite Bram, Bram a très bien lancé Arnaud, qui a lui fait un très beau sprint ». Déposé à 175 mètres de la ligne, l’ancien champion de France a réalisé un puissant sprint pour maintenir la concurrence derrière lui et s’adjuger un quatrième bouquet cette année. « Tout le monde a encore fait un beau travail, notamment Lars qui n’a pas eu une journée facile. Chapeau à lui, commentait Arnaud. Pour moi, c’était une reprise. J’ai eu une grosse décompression après le Giro car j’étais fatigué, et ça a été difficile de remettre en route. Je comptais le faire sur cette Route d’Occitanie en vue des championnats. Je suis content de gagner, c’est top ! » Après la ligne, il a d’abord célébré avec Bram Welten, qui a ce jeudi connu sa première victoire en tant que poisson-pilote du Picard. « Je pense qu’on ne pouvait pas faire mieux et je suis très heureux qu’on ait gagné, disait le Néerlandais. J’aime beaucoup travailler dans le train, je sais que c’est quelque chose que je peux bien faire ». « Bram a été recruté pour jouer sa carte ou être lanceur, rappelait Sébastien. De lui-même, il a récemment réfléchi à s’orienter davantage en lanceur. C’était une occasion en or de le mettre en place aujourd’hui. C’est une bonne expérience et c’est bien qu’il ait trouvé naturellement ses automatismes avec ce groupe et Arnaud ».Arnaud Démare domine naturellement le classement général de la Route d’Occitanie ce jeudi soir, mais l’épreuve ne fait que débuter. « La quatrième étape peut potentiellement arriver au sprint, et on a aussi des ambitions pour Attila sur une étape un peu punchy demain et sur l’étape de montagne samedi. On sera tous les jours dans l’action », promet Sébastien Joly.
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