La troisième étape des Boucles de la Mayenne s’est certes conclue par un nouveau sprint ce samedi, mais la bataille a été rude sur les 188 kilomètres de course. La jonction avec l’échappée ne s’est opérée que dans les derniers hectomètres, et Bram Welten a alors suppléé Paul Penhoët, touché par une chute, dans l’emballage. Le Néerlandais s’est classé sixième d’un petit sprint en côte alors que Jake Stewart a grignoté deux secondes au classement général grâce à des bonifications engrangées en cours d’étape.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas en Mayenne. Alors que l’échappée s’était constituée assez facilement les deux premiers jours, le troisième acte a vu se livrer une véritable lutte en début d’étape ce samedi. Le départ a été donné à 12h30, et une heure plus tard, à l’approche de la première difficulté répertoriée de la journée, le peloton était encore compact. « Dans les cinquante premiers kilomètres, AG2R-Citroën a cadenassé la course pour faire le sprint bonifications », expliquait Yvon Madiot. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ ne s’est pas fait prier pour se joindre à la fête. « Il était prévu qu’on dispute les bonifications si elles se présentaient à nous, reprenait-il. Jake y est allé et a pris la deuxième place, grappillant donc deux secondes. Le top-5 et le podium sont à quelques secondes devant nous, donc dès qu’on a une ouverture, il faut tenter. C’était en tout cas le premier objectif ». Le deuxième était d’arriver pour le sprint à Château-Gontier-sur-Mayenne, mais après une nouvelle heure de bagarre, un solide groupe de huit hommes s’est formé à l’avant avec Morne Van Niekerk (St-Michel-Auber 93), Greg Van Avermaet (AG2R Citroën Team), Joel Suter (UAE Team Emirates), Vinicius Rangel Costa (Movistar Team), Niklas Larsen (Uno-X Pro Cycling Team), Anthony Turgis (TotalEnergies), Connor Swift (Team Arkéa-Samsic) et Thibault Ferasse (B&B Hôtels-KTM).
« Bram s’est retrouvé un peu isolé », Yvon Madiot
« C’est sorti en costaud après un long moment, avec quatre coureurs placés au général, précisait Yvon. On était piégés, il a fallu qu’on roule ». L’écart a d’abord atteint une minute et trente secondes avant de se réduire très progressivement. « On a mis trois gars à rouler, ajoutait Yvon. Si on ne l’avait pas fait, la course était terminée et l’échappée gagnait avec trois minutes d’avance. On aurait perdu toute chance de faire un bon classement général et on n’aurait pas non plus eu l’opportunité de faire le sprint ». Dans les trente derniers kilomètres, le travail de Matteo Badilatti, Fabian Lienhard et Lewis Askey a permis au peloton de se rapprocher sur le circuit final, et il n’y avait plus qu’une vingtaine de secondes à l’entame du dernier tour de dix kilomètres. L’échappée a pu se présenter sous la flamme rouge avec un léger avantage, mais la meute les a finalement rattrapés dans les 500 derniers mètres pour un nouveau sprint en montée. « L’idée initiale était de faire le sprint avec Paul, concluait Yvon. Malheureusement, il est tombé et ne se sentait pas bien dans le final. Il n’a pas pu aller le disputer, Bram a pris le relais, mais s’est retrouvé un peu isolé du fait qu’on ait été obligés de rouler derrière l’échappée. Ça nous a désorganisés pour le final, et Bram a dû se débrouiller tout seul ». « On a pris la décision de jouer sur moi sur le tard, complétait l’intéressé. Dans le final, j’étais donc un peu seul et pas très bien placé dans ce sprint en montée. C’est dommage, mais les jambes sont bonnes ».
Sur la ligne, Bram Welten a alors accroché la sixième place derrière le vainqueur Amaury Capiot, alors que Jake Stewart demeure septième du classement général mais avec douze secondes de retard désormais sur le leader. « Il est à portée de podium, ponctuait Yvon. Dimanche, je m’attends à une belle bagarre car le milieu d’étape n’est pas facile. Il y a pas mal de bosses, et ça va à mon avis beaucoup bouger ».
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