Relativement paisible pendant un moment, la première étape en ligne du Tour de Romandie s’est franchement tendue dans son final vers Romont ce mercredi. Cela a notamment conduit à une chute massive à quatorze kilomètres du but qui a coupé le peloton en deux. Bloqué, Thibaut Pinot n’a pu retrouver sa place à l’avant, aux côtés de Quentin Pacher (16e), Sébastien Reichenbach (18e) et Rudy Molard (19e) qui ont pour leur part terminé à quatre secondes du vainqueur Dylan Teuns dans une arrivée en côte. Michael Storer avait lui plus tôt été contraint à l’abandon, malade.
Au lendemain du court prologue à Lausanne, le peloton se retrouvait à La Grande Béroche pour la première étape en ligne longue de 178 kilomètres en direction de Romont, à travers un parcours parsemé de petites côtes. Malheureusement pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, ce peloton était ce mercredi matin orphelin de Michael Storer, en proie à des symptômes grippaux. « Il était malade depuis hier,expliquait Yvon Madiot, directeur sportif du groupe en compagnie de Philippe Mauduit sur l’épreuve. On a attendu de voir comment il se sentait ce matin, mais on a assez rapidement été obligés de prendre la décision de le retirer ».Sans l’une de ses cartes maîtresses pour le classement général, l’équipe a donc entamé une étape qui a très vite vu une échappée de cinq hommes se développer. Julius Johansen (Intermarché-Wanty Gobert), Tim Naberman (Team DSM), Valère Thiébaud, Antoine Debons (Suisse) et Thomas Champion (Cofidis) se sont extirpés dès les premiers instants et ont comptabilisé jusqu’à quatre minutes d’avance sur le peloton mené par les coéquipiers du leader Ethan Hayter (Ineos Grenadiers). Les coureurs ont franchi la ligne d’arrivée une première fois à près de cent kilomètres du but, et l’allure s’est naturellement intensifiée dans la deuxième partie de course. Sur un terrain fait de montées/descentes, les derniers membres de l’échappée ont dû rendre les armes à près de trente kilomètres du terme. La bagarre de placement s’est alors encore accentuée.
« La course était vraiment nerveuse », Yvon Madiot
Le tempo très soutenu a condamné une poignée de coureurs, mais c’est finalement dans une descente que le fait majeur de l’étape s’est produit. À quatorze kilomètres de l’arrivée, une chute s’est produite en milieu de paquet et a notamment projeté le leader de l’épreuve au sol. Si Rudy Molard, Quentin Pacher et Sébastien Reichenbach sont passés au travers, cela n’a pas été le cas pour Thibaut Pinot, retardé par l’accident. « Il ne s’est rien passé pendant l’étape, jusqu’à cette chute, soupirait Yvon. Une partie de l’équipe n’était pas bien placée à ce moment-là. À partir de là, c’était terminé ». Lancé à vive allure, le premier peloton d’une cinquantaine d’unités n’a jamais vu le retour des coureurs attardés et s’est alors disputé la victoire dans le final en bosse à Romont. Dylan Teuns est ainsi venu souffler la victoire à Rohan Dennis alors que les trois représentants de la Groupama-FDJ encore présents à l’avant ont intégré le top-20 de l’étape, à quatre secondes du Belge. Thibaut Pinot est lui arrivé 1’28 plus tard. « On a certes des gars devant, mais au global, ce n’est pas une bonne journée, indiquait Yvon Madiot. Les gars ont trouvé que la course était vraiment nerveuse, que ça frottait beaucoup, et ça a fini par tomber. C’est dommage car Thibaut avait à cœur de bien faire ici, et ce n’est pas à la pédale qu’il perd du temps. Pour lui, on va maintenant se concentrer sur les étapes. En ce qui concerne Seb, il a encore une belle carte à jouer pour le général ». Comme Rudy Molard et Quentin Pacher, le Suisse compte ce mercredi soir une trentaine de secondes de retard sur le nouveau leader, Rohan Dennis.
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