Pour sa toute première participation en carrière à l’Amstel Gold Race, ce samedi, Stefan Küng a tenu la dragée haute aux favoris de l’épreuve. Le rouleur suisse était ainsi bel et bien présent pour la grande bagarre dans le final. Il a même un temps pu espérer la victoire, puis le podium, avant de finalement accrocher la huitième place de l’épreuve néerlandaise. De très bon augure à une semaine de Paris-Roubaix. Il s’agit par ailleurs de la huitième Classique WorldTour consécutive que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ achève dans le top-10. Une série qui ne demande qu’à être perpétuée ces deux prochaines semaines. À noter les places dans le top-20 de Valentin Madouas (14e) et Quentin Pacher (18e).

En raison du calendrier démocratique français, un changement notable était en vigueur en cette saison cycliste 2022. Une semaine après le Tour des Flandres, le rendez-vous n’était pas du côté du vélodrome de Roubaix mais bien du Limbourg néerlandais. L’Amstel Gold Race précédait ainsi l’Enfer du Nord dans la chronologie des Classiques, mais l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’opérait qu’une légère modification dans son effectif en comparaison du « Ronde ». Seul Lewis Askey laissait donc sa place à Quentin Pacher au départ de Maastricht, pour la Classique WorldTour néerlandaise, à mi-chemin entre les Flandriennes et les Ardennaises. Trente-trois côtes étaient répertoriées, mais aucune sur pavés, et le peloton se satisfaisait de laisser filer seulement six hommes dès le début de course. Owain Doull (EF Education-Easy Post), Johan Jacobs (Movistar), Emils Liepins (Trek-Segafredo), Luca Rastelli (Bardiani-CSF-Faizenè), Ide Schelling (Bora-hansgrohe) et Aaron Van Poucke (Sport Vlaanderen-Baloise) ont tranquillement pu se construire une marge de cinq minutes, par la suite aisément maîtrisée par les équipes favorites. « On avait envisagé de relancer la course au km 158, sur une route sinueuse, indiquait Benoît Vaugrenard. Malheureusement, il y avait vent défavorable, donc on a vite écarté cette option. La course s’est emballée un moment mais tout est vite revenu dans l’ordre par l’intermédiaire d’Ineos Grenadiers, qui avait une très grosse équipe et qui a bien verrouillé la course. Ça s’est finalement fait comme tous les ans sur l’Amstel, c’est-à-dire dans l’enchaînement des bosses à partir du km 200 ». « C’était la course qu’on attendait, confirmait Stefan Küng. Compte tenu du vent, on savait que ça allait se jouer à partir du Kruisberg. Il fallait toujours être placé à l’avant. Olivier et Quentin ont bien suivi les coups, ce qui nous permettait de ne pas être trop en retrait. C’était très important d’être là et de s’accrocher dans les premières positions ».

« Encore un beau top-10 dans une grande Classique », Benoît Vaugrenard

Dans les cinquante derniers kilomètres, la sélection s’est d’abord opérée petit à petit par l’arrière. Dans un peloton réduit à une quarantaine d’unités, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ pouvait encore compter sur quatre éléments. « Dans le cas d’une course de mouvements, on avait Quentin, Kevin voire Olivier, et puis Valentin et Stefan comme cartes majeures pour le final ». Le Breton et le Suisse étaient bien présents pour défendre leurs chances lorsque tout s’est finalement décanté à vingt-sept kilomètres de la ligne dans le Keutenberg. À la suite d’un forcing d’Ineos Grenadiers et d’une attaque de Tiesj Benoot, onze hommes se sont ainsi dégagés, dont Stefan Küng. « Valentin disait qu’il n’avait pas les mêmes jambes que la semaine passée, expliquait Benoît. Sur ces courses-là, si tu es 2-3 % moins bien, ça se ressent. Mais on avait Stefan devant, et on savait que ça pouvait jouer ». Le premier groupe de contre, où figuraient Valentin Madouas et Quentin Pacher a vite été distancé de manière irrémédiable et la victoire s’est donc dessinée pour l’un des onze coureurs de tête. « Les Ineos étaient deux et ils ont bien joué, relatait Stefan. Kwiato est un peu sorti en facteur et ça s’est un peu regardé derrière. Cosnefroy a ensuite été très fort pour revenir sur lui. Personne n’a pu réagir. Ensuite, j’attendais des mouvements de quelques autres comme Van der Poel ou Hirschi, mais ils n’ont pas eu lieu et ça a comme d’habitude était tactique sur la fin ». « Si on avait eu Valentin avec Stefan, ça aurait évidemment été mieux, mais les costauds étaient malgré tout devant, assurait Benoît. Quand Cosnefroy est sorti, ça s’est fait à la jambe et je ne pense pas que Stefan était en mesure d’accompagner ».

À une quinzaine de kilomètres du but, Michal Kwiatkowski et Benoit Cosnefroy se sont ainsi retrouvés ensemble en tête et ont dès lors suffisamment collaboré pour éviter le retour du groupe incluant Stefan Küng. Un temps ramené à une quinzaine de secondes, l’écart ne s’est jamais résorbé et la victoire est revenue in-extremis au Polonais dans un sprint à deux. Quelques secondes derrière, Tiesj Benoot a obtenu la troisième place après avoir anticipé le sprint et Stefan Küng a finalement coupé la ligne en huitième position. « Il n’y a pas de regrets, assurait Benoît. C’est encore un beau top-10 dans une grande Classique. Valentin (14e) et Quentin (18e) sont placés aussi, et on en a donc trois dans le top-20. C’est la preuve d’un gros collectif et c’est à l’image de leurs dernières sorties. On n’est pas non plus surpris par Stefan. C’est dans la continuité de ce qu’il produit depuis quelques semaines. On voit qu’il a vraiment passé un cap sur les efforts courts et explosifs. Sur ces courses avec des bosses de moins d’un kilomètre, on sait qu’il peut accompagner les meilleurs. Ça s’est encore vérifié aujourd’hui ». La Groupama-FDJ porte donc à huit son nombre de Classiques WorldTour consécutives achevées dans le top-10. En attendant mieux encore. « Je suis content de mes sensations, concluait Stefan. C’était peut-être la course qui me convenait le moins de cette Campagne de Classiques. Alors, être à la hauteur et pouvoir jouer devant, c’est très bien. Ça m’a permis de garder le rythme avant le grand objectif de cette première partie de saison : Paris-Roubaix, dimanche prochain ».

1 commentaire

Pichon

Pichon

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Le 12 avril 2022 à 10:51

La continuitée à vouloir progresser va finir par payer bravos aux volontaires et d’être malin pour garder des forces pour le final.