Dans une quatrième étape très indécise sur le Tour du Pays Basque, Bruno Armirail a longtemps joué les premiers rôles en prenant place dans l’échappée du jour. L’Occitan s’est même distingué parmi les plus costauds à l’avant, mais il a été repris à neuf kilomètres de la ligne, avant que le peloton ne rejoigne le tout dernier fuyard à la flamme rouge. Dans un sprint d’une trentaine de coureurs, Daniel Martinez s’est adjugé la victoire alors que Rudy Molard a accroché son premier top-10 de l’année en coupant la ligne en huitième position. Bien présent dans ce groupe, David Gaudu progresse au dixième rang du général.
Le Tour du Pays Basque s’élançait ce jeudi de la capitale régionale, Vitoria-Gasteiz. Et si la journée débutait par une trentaine de kilomètres assez plats, cela n’était en rien représentatif de l’étape du jour. De nombreuses côtes attendaient en effet les coureurs sur la route de Zamudio, et cela n’était pas sans donner quelques idées à certains. « Il était prévu de mettre quelqu’un devant car on pensait que l’échappée pouvait aller au bout, racontait Bruno Armirail. Seb a d’abord tenté, puis j’ai suivi un coup et j’ai eu un peu de réussite car ça été la bonne. Le peloton est longtemps resté proche mais on a finalement réussi à faire le trou ». À l’avant, le vice-champion de France du chrono s’est retrouvé avec une dizaine d’hommes, et quelques clients tels que Geraint Thomas (Ines Grenadiers), Victor Lafay (Cofidis), Mauri Vansevenant (Quick Step-Alpha Vinyl), Ruben Guerreiro (EF Education-Easy Post) Davide Formolo (UAE Team Emirates) ou encore Felix Grossschartner (Bora-hansgrohe). « C’était un bon groupe, on a bien tourné », assurait encore Bruno. En revanche, le peloton n’a jamais complètement relâché la pression. « Bruno et un autre coureur étaient placés au général, donc Jumbo-Visma a dû rouler à un rythme vraiment solide toute la journée », témoignait Rudy Molard. L’écart n’a donc que très rarement franchi la barre des trois minutes. En tête, les hostilités se sont initiées à cinquante kilomètres de la ligne avec l’offensive de Tsgabu Grmay. L’Éthiopien a pris jusqu’à une minute d’avance mais a vite été rejoint dans la brutale ascension d’Urruztimendi (1,9 km à 11%) où Bruno Armirail s’est dégagé en compagnie de Lafay, Thomas et Guerreiro.
« Je suis sur la pente ascendante », Rudy Molard
Ce quatuor a ensuite enregistré le retour de trois hommes, et le rythme a quelque peu fléchi avant la dernière difficulté à Vivero (6 km à 6,3%), où tout s’est de nouveau décanté. « J’étais un peu limite dans le dernier raidard quand Victor Lafay est sorti, glissait Bruno. Si j’avais réussi à rester avec lui, il y aurait peut-être eu moyen d’aller au bout. C’était juste un peu trop raide pour moi ». L’Occitan s’est alors retrouvé dans un groupe de contre, que le peloton a englouti à neuf kilomètres de la ligne. « Il faut tenter, et retenter, souriait Bruno, auteur de sa cinquième échappée de la saison. Globalement, ça va, la forme est bonne. Il reste deux grosses journées et il va falloir bien récupérer après une telle étape ». Au terme d’un final haletant, Victor Lafay a finalement été revu par un petit peloton à la flamme rouge et la victoire s’est de nouveau jouée au sprint. Daniel Martinez s’est imposé et Rudy Molard s’est octroyé la huitième place. « C’était une grosse étape, commentait l’intéressé. Dans le final, on était encore trois, en plus de Bruno. Pour nous, c’est une bonne journée étant donné que David ne perd pas de temps au général. À l’approche de l’arrivée, il m’a dit d’aller faire le sprint si j’en avais envie. J’ai un peu filoché, j’ai accroché le top-10 mais j’étais quand même un peu loin quand ça s’est lancé. Personnellement, je suis content. J’arrive enfin à forcer dans le final des courses, et ça fait vraiment plaisir après ces semaines de galère. Je suis sur la pente ascendante, c’est encourageant pour la suite ».
Avant une nouvelle étape accidentée, et un final qui promet d’être explosif vendredi, David Gaudu gagne une position au général et se retrouve dixième, à trente-deux secondes de Primoz Roglic. Bruno Armirail (16e), Rudy Molard (18e) et Sébastien Reichenbach (20e) figurent aussi dans le top-20 du général.
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