Nouvelle épreuve de la Coupe de France FDJ, et nouvelle performance remarquée de Lewis Askey. Ce dimanche, au lendemain de sa deuxième place sur la Classic Loire-Atlantique, le Britannique de 20 ans a encore épaté à l’occasion de Cholet-Pays de Loire. Auteur de multiples attaques dans la dernière heure de course, l’ancien de la « Conti » est même parvenu à s’isoler avec un autre concurrent dans les treize derniers kilomètres. Il lui aura malheureusement manqué 500 mètres pour pouvoir concrétiser sa belle tentative. Un petit peloton est rentré in-extremis et Marc Sarreau l’a emporté, Fabian Lienhard accrochant lui la dixième place.
Le transfert a été court samedi soir pour les coureurs enchaînant la Classic Loire-Atlantique et Cholet-Pays de Loire. Depuis La Haye-Fouassière, il n’y avait qu’une cinquantaine de kilomètres à effectuer pour être présent au départ de Cholet ce dimanche midi. Dans le clan Groupama-FDJ, la quasi-totalité du groupe était reconduite. Seul Matthieu Ladagnous se voyait suppléer par Eddy Le Huitouze, ce qui portait à trois le nombre de pensionnaires de la Conti, avec Finlay Pickering et Rait Ärm. Franck Pineau était de fait à la tête d’un groupe très jeune, dont la tactique était claire après le développement d’une échappée comprenant Romain Cardis (St-Michel-Auber 93), Axel Huens (France Espoirs), Louis Barré (Team U Nantes Atlantique), Ruben Eggenberg (Swiss Racing Academy) et Yentl Vandevelde (Minerva Continental Team) en début de course. « C’était d’abord plutôt calme avec cinq coureurs pas réellement dangereux devant, expliquait Franck. Contrairement à hier, nous n’avons pas eu à rouler. On était simplement attentifs pour ne pas subir un coup de Trafalgar. On avait dit qu’on essaierait de tenter quelque chose une fois arrivés sur le circuit final. On avait certes Bram pour le sprint, mais il a dû abandonner rapidement en raison de problèmes d’allergies ». Durant les 150 premiers kilomètres, en ligne, le peloton a accordé jusqu’à cinq minutes d’avance à l’échappée, mais il s’est rapproché à seulement une minute au moment de débuter le premier des cinq tours du circuit (8,8 km) autour de Cholet.
« Si j’avais attaqué, j’aurais sûrement gagné », Lewis Askey
Dès lors, les premières attaques ont fusé sur les bosses du circuit, et Lewis Askey ne manquait pas de répondre présent. « Sachant que Bram était affaibli aujourd’hui, on préférait courir offensivement puis voir comment évoluait la situation dans le final, introduisait Lewis, deuxième de la Classic-Loire Atlantique samedi. Je me sentais encore très bien ce matin, et même toute la journée. Je savais qu’un parcours comme celui-ci me convenait parfaitement : technique, avec de courtes montées raides, des descentes. J’avais déjà couru devant l’an passé et j’avais impatience de la disputer de nouveau ». À une quarantaine de kilomètres, le Britannique a parfaitement réagi lorsqu’un groupe potentiellement dangereux d’une dizaine d’hommes s’est extirpé. Il s’est notamment retrouvé en compagnie de Romain Grégoire, pour l’occasion porteur du maillot de l’Équipe de France, et l’écart est monté à une quinzaine de secondes avant que diverses équipes ne s’unissent pour opérer la jonction un tour plus tard. Les offensives ont alors repris de plus belle, et Lewis Askey était encore prompt à sauter dans les roues. « J’ai suivi toutes les attaques dans les derniers tours car je voulais à tout prix être devant, expliquait le remuant Anglais. Malgré de nombreuses relances, et plusieurs coureurs lâchés, le peloton s’est présenté groupé à deux tours du terme. Mais quelques instants plus tard, à treize bornes de la ligne, Lewis Askey a tenté le tout pour le tout.
« Dans l’avant-dernier tour, j’ai suivi l’attaque de Paul Lapeira et on s’est échappés, racontait-il. On a bien collaboré dans un premier temps, mais à partir du moment où nous avons entamé le dernier tour, nos relais ont commencé à être moins appuyés. Il a vu que j’étais plus fort, alors il a commencé à essayer de jouer tactiquement, et c’est là que nous avons perdu la course ». Si le duo a compté jusqu’à dix-huit secondes d’avance, l’écart s’est petit à petit réduit dans la dernière boucle, et le peloton est revenu à moins de dix secondes à l’issue de la dernière difficulté. « J’ai pris la décision de rester avec lui plutôt que d’attaquer car j’avais confiance en mon sprint, confiait Lewis. Au final, avec de si bonnes jambes, j’aurais vraiment dû attaquer dans la bosse. Si j’avais procédé de cette manière, j’aurais sûrement gagné la course aujourd’hui ». Les deux coureurs se sont ainsi observés à l’entame de la dernière ligne droite, et si le jeune homme de la Groupama-FDJ a tenté de relancer, il n’a pu empêcher le retour du peloton à 500 mètres du terme et la victoire de Marc Sarreau un peu plus loin. « Je suis évidemment déçu, mais ce n’est pas pareil qu’hier, car le choix que j’ai fait aujourd’hui aurait pu marcher dans d’autres circonstances », ajoutait l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix Juniors.
« Il ne faut pas le changer, ni le brider », Franck Pineau
Fabian Lienhard a finalement été le premier coureur de l’équipe à franchir l’arrivée, en dixième position, tandis que l’homme du jour devait se contenter d’une vingt-huitième place pas chère payée. « Pour moi il n’a pas fait d’erreur, il n’y a aucun regret, confiait Franck Pineau. En revanche, ce dont on peut être certain, c’est que c’est un coureur qui va gagner des courses. On va pouvoir rapidement s’appuyer sur lui, et lui commence à prendre conscience qu’il peut faire de très belles choses. Tout ça va dans le même sens. Il a du tempérament et c’est sa vraie qualité. Il va encore apprendre à être plus pointu en course, mais il ne faut pas le changer, ni le brider. C’est un garçon de nature offensive. Il a certes fourni beaucoup d’efforts, mais il avait les jambes pour et ça ne l’a pas pénalisé pour la suite. Il va encore progresser physiquement, mais surtout, il n’a pas peur. Il ne doute pas et c’est vraiment intéressant. Il veut exister, faire la course, et taper dedans. En plus de ça, il est capable à tout moment de se mettre au service de quelqu’un si nécessaire. Ce week-end, Lewis a prouvé qu’il était monté d’un cran. C’est certes paradoxal car il n’a pas encore gagné, mais je peux assurer que c’est un gagneur. Ça donne envie de continuer de travailler avec lui mais aussi de poursuivre cette formation qui nous fait du bien ». À la sortie de cette quatrième manche de la Coupe de France FDJ, Lewis Askey demeure quoi qu’il en soit en tête du classement des jeunes grâce aux trente-cinq points acquis samedi. Prochain rendez-vous de la compétition : la Roue Tourangelle, dimanche prochain.
1 commentaire
Jac34
Le 21 mars 2022 à 07:00
C’est vraiment plaisant de voir un coureur qui veut être en tête de course, avec une telle volonté une victoire va le récompenser sous peu.