Cette fois-ci, il n’est pas reparti avec la victoire. Pour autant, au sommet du traditionnel « mur » de Malhão, lors de la dernière étape du Tour de l’Algarve, David Gaudu a de nouveau fait étalage de sa grande forme en se démarquant parmi les tous meilleurs grimpeurs. Dans un sprint à l’arraché, il a alors obtenu une très convaincante quatrième place, profitant même de l’occasion pour gagner deux rangs au général (5e). Son coéquipier helvète Stefan Küng a lui bien limité les dégâts pour conserver sa place dans le top-10 final, en septième position. Le terme d’une prometteuse semaine.
« Dans la bosse, on était plus ou moins au même niveau », David Gaudu
L’adjectif traditionnel peut parfois être galvaudé, mais ce ne saurait être le cas lorsqu’on évoque la montée de Malhão sur le Tour de l’Algarve. Pour la quatorzième année consécutive (!), l’ascension (2,6 km à 9,5%) figurait bel et bien au programme de l’épreuve portugaise dans cette édition 2022. Elle l’était même en guise de conclusion, et elle était aussi à franchir à deux reprises dans le final. La majorité des coureurs savaient donc parfaitement où ils mettaient leurs roues ce dimanche. C’est de manière générale un parcours très casse-pattes auquel devait faire face le peloton dans cette ultime journée de course. Les écarts étant déjà importants au classement général, ils étaient de fait très nombreux à espérer la victoire via une échappée. La bataille pour cette dernière s’est donc éternisée pendant plus d’une heure. Soixante kilomètres ont ainsi été parcourus avant qu’un groupe ne parvienne à faire une différence. Vingt hommes y étaient représentés, dont Fabian Lienhard pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « On se doutait que ça allait bagarrer longtemps, disait Frédéric Guesdon. L’objectif était d’en avoir un devant si c’était un gros groupe. On voulait être représenté car on ne savait pas si Quick-Step Alpha Vinyl allait laisser partir. En avoir un devant nous permettait éventuellement de jouer la gagne et cela nous évitait aussi d’aller rouler. Fabian y est allé et c’était bien pour nous. Finalement, le peloton a contrôlé même si le mieux placé au général était à près de cinq minutes ».
Les desseins de l’échappée n’ont jamais réellement été des plus heureux, et certains des fuyards ont d’ailleurs créé du mouvement à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres. Leur matelas n’était néanmoins pas confortable au moment d’affronter la première ascension de Malhão, à environ vingt-cinq kilomètres de l’arrivée, que David Gaudu et ses acolytes ont entamé en parfaite position à l’avant du paquet. « On voulait durcir dans l’avant-dernière montée pour essayer d’isoler Evenepoel le plus possible, expliquait David. On a plus ou moins réussi, car c’est finalement rentré derrière ». De premières offensives ont émergé dans ce premier passage, mais le Breton y a parfaitement répondu, et Stefan Küng est lui parvenu à opérer la jonction peu après la bascule alors que les derniers rescapés de l’échappée étaient avalés. Une quinzaine d’hommes a dès lors pris la direction de l’ascension, mais à la faveur d’un petit regroupement à six kilomètres du but, Attila Valter a pu donner un dernier coup de main à ses leaders. Ensuite, « ça s’est fait à la pédale », affirmait Frédéric. « Evenepoel a voulu monter à son rythme, sans faire exploser le moteur, ajoutait David. Je savais qu’il fallait le suivre. J’avais constaté dans le premier tour que je n’étais pas si aérien, mais ça allait quand même. J’ai donc misé sur le sprint, comme tout le monde à vrai dire. Dans la bosse, on était plus ou moins au même niveau, ils étaient juste un peu plus forts dans les 300 derniers mètres ». Après l’écrémage du maillot jaune, ils n’étaient ainsi plus que cinq pour la victoire et c’est un sprint en côte qui a décidé du vainqueur, Sergio Higuita.
« On a rempli l’objectif », Frédéric Guesdon
Quatrième sur la ligne, le leader breton a cette fois-ci dû s’incliner. « L’équipe a fait un super boulot et je suis désolé de ne pas avoir ramené la victoire, disait-il. Je suis tombé sur plus fort que moi dans le sprint. Je pense néanmoins qu’on ne peut retirer que du positif de cette semaine : une victoire d’étape, un bon chrono et des jambes qui répondaient encore bien aujourd’hui. C’est de bon augure vis-à-vis de l’objectif qu’est Paris-Nice ». Le jeune grimpeur en a profité pour accéder à la cinquième place du général final. Stefan Küng s’est lui joliment défendu pour accrocher la onzième place de l’étape et la septième du général. « On a rempli l’objectif, affirmait Frédéric. On était là pour remporter au moins une étape, ce qu’on a fait avec David. Stefan a terminé deuxième du chrono, David prend une belle quatrième place aujourd’hui et on a deux gars placés dans le top 10 final. On a été présents quasiment tous les jours. En plus, il nous manquait notre sprinteur Bram Welten, qui aurait eu l’opportunité de s’exprimer. C’est un bon Tour de l’Algarve pour nous, les mecs sont à un bon niveau et c’est de bon augure pour la suite. C’est un très bon début de saison pour David, notamment. Le plateau qu’il devait affronter était tout de même de très haute qualité et il a démontré qu’il était en bonne condition. Quant à Stefan, ses résultats sur ce type de parcours viennent prouver qu’il est en forme physiquement. Pour tous les deux, c’était une reprise, et elle est très encourageante ».
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