L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a été en vue à l’occasion de la troisième étape de l’Étoile de Bessèges ce vendredi, et ce particulièrement grâce à Bruno Armirail. L’Occitan a passé la quasi-exclusivité de la journée à l’avant, au sein d’une solide échappée, et n’a été revu que dans la dernière bosse, après s’être par ailleurs assuré le maillot de meilleur grimpeur. Les grimpeurs de l’équipe, justement, ont répondu présents dans le final, mais ont été piégés par une chute dans la descente vers Bessèges et ont alors terminé au sein d’un petit peloton à quinze secondes du vainqueur du jour. Le terrain sera plus favorable demain sur les pentes du Mont Bouquet.
« Il n’a pas manqué grand-chose », Bruno Armirail
Les connaisseurs le répètent d’année en année, la traditionnelle étape autour de Bessèges est toujours riche en mouvements. Les difficultés présentes ce vendredi sur le troisième acte n’avaient certes rien de comparable au Mont Bouquet, qui sera escaladé demain, mais le profil de la journée annonçait une course sans véritable répit. Ce qui s’est vérifié dès le départ, avec l’enchaînement de trois bosses censées déclencher les premières hostilités. C’est dans la seconde que le bon coup est sorti, avec en son sein Bruno Armirail, qui passait d’ailleurs en tête au sommet de cette première montée répertoriée. « On a fait ce qu’on avait prévu au briefing, à savoir faire la bagarre dans les premières ascensions et mettre quelqu’un devant, relatait Benoît Vaugrenard. Ça a été bien fait par Bruno ». Le rouleur de Bagnères-de-Bigorre a trouvé la compagnie de Samuele Zoccarato (Bardiani CSF Faizane’), Magnus Sheffield (INEOS Grenadiers), Hugo Houle (Israel-Premier Tech), Jérémy Cabot (TotalEnergies), Sebastian Schönberger (B&B Hôtels-KTM) et Thibault Guernalec (Team Arkéa-Samsic) en tête de course. Grâce à une bonne collaboration, l’avance du groupe a atteint les quatre minutes à la mi-parcours, mais plusieurs formations, sentant le danger, se sont ensuite unies pour se rapprocher des fuyards. Au premier passage sur la ligne, à trente bornes de l’arrivée, Bruno Armirail et ses acolytes ne comptaient plus qu’une minute et trente secondes de marge. Insuffisant à l’abord des deux dernières montées du final.
Le coureur de la Groupama-FDJ est parvenu à suivre les attaques au sein de l’échappée dans le Col des Brousses, mais a été repris comme le reste de ses compères de fuite dans le Col de Trélis, à dix kilomètres du but. « On aurait aimé être plus devant, disait Bruno à la suite de l’étape. Sept, ce n’était pas assez. On a quand même essayé et on s’est fait reprendre dans la dernière bosse. Il n’a pas manqué grand-chose. Avec 20-30 secondes de plus, je pense que ça aurait pu le faire. J’ai joué ma chance pour aller le plus loin possible, ça n’a pas réussi, mais on a tenté. C’est comme ça ». Au second échelon de la course, le reste de l’équipe s’est mise en place pour le final autour de ses grimpeurs. « On avait décidé de faire la descente pour être placés au pied de la dernière bosse, puis de faire la course, si les jambes le permettaient, expliquait Benoît. Le but était de ne pas trop calculer et de faire comme si l’arrivée était en haut. Sachant qu’on n’a pas de sprinteur, on voulait qu’il y ait le moins de monde possible après la dernière bosse. Elle était dure, mais il y avait encore quasiment trente coureurs au sommet. Je pense qu’il manquait un kilomètre pour que ça pète réellement. Nos trois coureurs étaient présents, comme prévu ». Quentin Pacher, Thibaut Pinot et Sébastien Reichenbach ont basculé dans les toutes premières positions, avec une poignée d’autres coureurs, mais ont été écartés de la bagarre quelques instants plus tard.
« De la chance dans ma malchance », Quentin Pacher
« La dernière ascension a été très rapide, témoignait Quentin, mais au final, la différence s’est faite sur une chute dans la descente. Carapaz est tombé devant moi et j’ai perdu quelques mètres sur les trois premiers. J’ai fait le maximum pour rentrer le plus vite possible mais ils se sont tout de suite relayés, et vu leur niveau, c’est devenu compliqué de rentrer ». Benjamin Thomas, Tobias Halland Johannessen et Alberto Bettiol ont alors filé tandis que Quentin Pacher voyait le retour d’un petit peloton. « J’ai fait mon maximum pour tenter de finir le plus proche possible, mais le vent de face m’a éteint dans les deux derniers kilomètres, ajoutait l’intéressé. C’est frustrant car il m’en manque peu pour être avec les trois de devant, mais à peu de choses près, j’étais à terre avec Carapaz. J’ai un peu de chance dans ma malchance ». « C’est une petite déception qu’il ne rentre pas, mais on est content que personne ne soit allé au tapis, confirmait Benoît. On voulait faire la course pour gagner et se rassurer en même temps. On n’a certes pas gagné mais ils se sont rassurés et c’est donc positif ». Quentin Pacher, Thibaut Pinot, Sébastien Reichenbach et Bruno Armirail ont finalement terminé dans un petit peloton, à quinze secondes du vainqueur Benjamin Thomas. Après sa journée à l’avant, Bruno est par ailleurs monté sur le podium protocolaire pour récolter le maillot de meilleur grimpeur. « Je ne m’y attendais pas vraiment, l’objectif était quand même la victoire d’étape », tranchait-il. Ce sera de nouveau le cas demain sur le Mont Bouquet (4 km à 9%). « C’est l’étape qui nous convient le mieux, on voudra jouer la victoire », concluait Benoît.
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