La cinquième et dernière étape du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle-Aquitaine, de son appellation complète, n’aura finalement provoqué aucun changement majeur au classement général de l’épreuve ce vendredi. Une échappée a d’ailleurs rejoint Poitiers victorieuse et le succès du jour est revenu à Clément Carisey. Bruno Armirail a achevé l’étape au sein d’un peloton très réduit, en raison d’une chute, et donc assuré sa deuxième place au classement final de l’épreuve derrière le Britannique Connor Swift.
« Il n’y avait pas grand-chose à tenter », Yvon Madiot
Cent soixante-six kilomètres composaient ce vendredi le dernier acte du Tour Poitou-Charentes en direction de Poitiers, où un circuit local de quatorze kilomètres à boucler deux fois attendait les coureurs. Avant l’emballage final, il a d’abord fallu gérer un début de course très animé par les attaques, nombreuses. Celles-ci n’ayant toutefois pas abouti durant les vingt-cinq premiers kilomètres, le peloton a eu l’occasion de se disputer le premier sprint intermédiaire du jour. Si Paul Penhoët a tenté de défendre les intérêts de son coéquipier Bruno Armirail, il n’a pu empêcher Connor Swift de gratter deux secondes de bonifications, repoussant ainsi le vice-champion de France du chrono à douze secondes au général. Une fois ce moment chaud passé, l’échappée du jour a enfin pu se développer autour de Simone Ravanelli (Androni Giocattoli-Sidermec), Clément Carisey, Julien Trarieux (Delko), Julien Duval (AG2R Citroën), Artem Nych (Gazprom-RusVelo), Florian Maître (TotalEnergies), Robin Carpenter (Rally Cycling) et Ibon Ruiz (Equipo Kern Pharma). Le peloton a par la suite stabilisé l’écart autour des deux minutes, qui tenait encore bon à l’entrée dans la dernière heure de course. À environ quarante kilomètres du terme, le peloton est arrivé sur le circuit final, et après avoir franchi l’unique bosse (500m à 8%) y figurant, la Groupama-FDJ a tenté son va-tout.
« On aurait eu envie d’essayer dans les bosses avant le circuit, mais cela aurait été inutile, confiait Bruno Armirail. Du fait du vent de face toute la journée, tout le monde était encore frais. Une fois sur le circuit, on a tenté un petit coup avec Alexys et Thibaut. On a essayé de provoquer un petit coup de bordure, mais ça n’a pas fonctionné. Il n’y avait pas assez de vent et la portion était très courte. On savait de toute façon qu’il aurait été compliqué de faire quelque chose, le tracé n’était pas assez dur ». « On avait mis un petit plan d’attaque au point, pour essayer de renverser la situation, ajoutait Yvon Madiot. Mais là où on pensait qu’il y aurait du vent, il y en avait en fait très peu. Il n’y avait du coup pas grand-chose à faire et à tenter. C’était un peu frustrant ». Le peloton demeurait donc assez conséquent au moment de passer sur la ligne une première fois, puis les équipes de sprinteurs ont repris le manche, sans véritablement réussir à contrer l’avancée de l’échappée. L’affaire s’est d’autant plus compliquée à dix-huit bornes du but lorsqu’une chute est venue couper le peloton, et par la même occasion interrompre la course de Thibaut Pinot parmi d’autres. « Il n’y a aucun souci pour Thibaut, assurait Yvon. Il a terminé tranquillement avec un peloton de coureurs retardés par la chute ».
« Les rôles étaient inversés », Bruno Armirail
À l’avant, le peloton s’est encore amaigri dans le dernier passage de la montée du circuit, mais le leader de l’épreuve a tenu bon. « J’étais un peu limite dans la bosse finale, confessait pour sa part Bruno. Heureusement, j’avais un Alexys Brunel très costaud à mes côtés ». Au terme d’un final haletant, l’échappée a mené son entreprise à bien et Clément Carisey a été le premier à franchir la ligne. Bruno Armirail et Alexys Brunel sont arrivés dans un peloton très réduit trois secondes plus tard, assurant la deuxième place finale au coureur haut-pyrénéen. « C’est correct, mais c’est toujours frustrant de finir deuxième, commentait l’intéressé. Sans la cassure du premier jour, j’aurais pu m’imposer, mais ce sont les aléas de la course. J’espère revenir dans le futur pour essayer de gagner. Je ne suis pas complètement satisfait car ce n’est pas une victoire et je suis toujours à la recherche de ma première chez les pros. Maintenant, c’est quand même un podium, sur une course par étapes, et c’est une première pour moi. Je n’ai pas souvent ma chance, alors quand je l’ai, je dois la saisir ! » « Le bilan est bon, partageait Yvon. Sans la chute, on aurait très bien pu avoir trois mecs dans le top-10 mais cette deuxième place finale est tout de même une bonne performance. C’est aussi bien pour Bruno d’avoir l’occasion sur des courses comme celle-ci d’aller chercher un résultat personnel ».
Protégé tout au long des quatre jours de course, Bruno Armirail tirait d’ailleurs une grande satisfaction de cette expérience de leader. « C’était super, je remercie tous les mecs, concluait-il. Ils ont fait un gros travail autour de moi, ils m’ont toujours bien placé tout en sachant que je ne suis pas un grand frotteur. Ils ont fait tout ce qu’il fallait. Ça fait aussi vraiment plaisir quand un gars comme Thibaut va chercher des bidons et me demande si j’ai besoin de quelque chose. C’est d’habitude ce que je fais, les rôles étaient inversés. C’était en tout cas une très belle semaine et tout le monde était au niveau ». « Je suis satisfait, complétait enfin Yvon Madiot. Tout le monde a fait un bon job. Thibaut est en bonne forme physique, il a bien aidé le collectif, et les jeunes continuent de bien apprendre leur métier ».
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