Laurence Pithie concrétise à son tour !

Cette fois-ci, elle est pour Laurence Pithie ! La « Conti » a ajouté un nouveau succès à son escarcelle 2021 déjà bien garnie en raflant le Baltic Chain Tour, ce dimanche, par l’intermédiaire de son Néo-Zélandais de 19 ans. Deuxième de chacune des trois étapes, le natif de Christchurch s’est assuré le gain du général grâce aux bonifications conquises dans le tout dernier sprint de l’épreuve estonienne. Il conquiert ainsi son premier bouquet avec la Conti, qui décroche elle sa cinquième victoire de la saison dans une course de Classe 2.

De vendredi à dimanche, la « Conti » Groupama-FDJ partait à la découverte d’une nouvelle épreuve de son calendrier. Elle avait pour cela quelques heures de route à effectuer depuis Besançon, puisque Jérôme Gannat et ses coureurs avaient rendez-vous en Estonie, pour le Baltic Chain Tour (2.2). Traditionnellement organisée à travers les trois pays baltes, elle était cette saison confinée à l’Estonie seule et se décomposait en trois étapes sans véritables reliefs. « Les profils y sont très plats mais ils peuvent être piégeux de par le vent, précisait Jérôme Gannat. Ce sont des courses très roulantes mais malgré tout assez intéressantes car on y rencontre des coureurs qu’on n’a pas l’habitude de côtoyer et un très bon niveau ». Au départ, la Conti présentait ses deux Néo-Zélandais, Reuben Thompson et Laurence Pithie, ainsi que Lorenzo Germani, Joe Pidcock, Hugo Page mais également Miles Scotson, « prêté » par la WorldTeam. Dans une première étape marquée par quelques bordures, autour de la capitale Tallinn, les coureurs bisontins n’ont jamais été pris au dépourvu. Bien au contraire. Ils ont par moments durci la course, d’autres fois attaqué, avant de mettre Laurence Pithie sur orbite pour le sprint final. Dans un dernier kilomètre périlleux, qui comprenait un ultime virage à 200 mètres de la ligne, le Néo-Zélandais s’est octroyé la deuxième place derrière le Suédois Linus Kvist. « C’était un très bon départ », confiait plus tard l’intéressé.

« Une victoire collective », Laurence Pithie

Le lendemain, quelques secteurs en graviers venaient s’ajouter à la difficulté. Le déroulé et l’issue ont néanmoins été identiques. Omniprésente toute la journée, l’équipe déposait Pithie pour une nouvelle seconde place sur la ligne, cette fois-ci derrière un ancien de la maison, Karl-Patrick Lauk. « L’équipe a été super toute la journée, rappelait Laurence. Elle a provoqué des cassures et était toujours présente à l’avant aux moments cruciaux. Je n’ai pas pu conclure lors de la première ou de la deuxième étapes, mais j’ai endossé le maillot jaune ». Grâce au jeu des bonifications, le jeune homme a ainsi pris la tête du classement général pour une seconde à la veille du troisième et dernier acte. Tracé autour de Valga sur 166 kilomètres, celui-ci promettait donc d’être âprement disputé. « En plus du sprint final, les trois sprints bonifications étaient super importants, soulevait Laurence. On n’a finalement pu disputer que la première car une échappée s’est ensuite développée ». Or, la journée n’a pas idéalement débuté. « Après le premier sprint au km 29, Laurence n’était plus leader. Il s’est retrouvé à une seconde au général derrière Karl-Patrick qui en avait repris trois, racontait Jérôme. Ensuite, trois hommes sont sortis. Deux se sont relevés après avoir joué les bonifications et seul le coureur d’Uno-X est resté en tête. Il était loin au général, donc il ne nous préoccupait pas trop. On s’est dit qu’on allait surtout se consacrer sur le dernier sprint car on savait que ça allait faire la différence ».

Sans Joe Pidcock, malheureusement victime d’une fracture de la clavicule la veille, mais avec l’ensemble de ses coéquipiers, Laurence Pithie s’est donc mis en ordre de marche pour aller conquérir la victoire finale. « C’était quand même tendu dans le final car il pleuvait beaucoup, on a même eu droit à un orage, poursuivait Jérôme. C’était très indécis avec ces conditions, mais Laurence est très fort mentalement dans ces moments-là. Il sait se surpasser, aller loin dans la douleur, mais aussi prendre des risques. Il y avait un virage à 150 mètres de la ligne, à angle droit. Il a viré en deuxième position et a ensuite réglé le sprint du peloton ». Sachant la victoire finale acquise, le « Kiwi » a même célébré en passant la ligne. « On savait que tout se résumerait au sprint final et qu’il fallait alors prendre des bonifs et battre Karl-Patrick sur la ligne, resituait Laurence. Malheureusement, le coureur d’Uno-X a résisté donc je n’ai pas gagné l’étape, mais enlever le général après tout le travail accompli par les gars toute la journée, c’est génial. J’ai fait deuxième de toutes les étapes d’une course qui se décide principalement aux bonifications. C’est incroyable. Je suis très heureux de ce résultat. L’équipe a été extrêmement performante sur ces trois jours, c’est vraiment une victoire collective. C’était aussi une super expérience pour moi d’avoir quelqu’un comme Miles pour me guider dans les derniers kilomètres et me placer dans les meilleures conditions aujourd’hui. C’était le coéquipier parfait. Cela m’a rendu la tâche facile pour conclure le travail ! »

« Laurence le méritait amplement », Jérôme Gannat

Trois fois deuxième et vainqueur du général, Laurence Pithie est également reparti d’Estonie avec les maillots de meilleur jeune et par points dans ses valises. « Ces trois jours de course couronnent un coureur très présent depuis le début de l’année, qui flirtait avec la victoire, saluait Jérôme. Laurence le méritait amplement. C’est vraiment une bonne pioche pour notre équipe. Il a seulement 19 ans, il dispute ses premières courses sur route en Europe mais c’est une vraie bonne surprise depuis le début de saison. C’est un très bon coureur, très combatif. Il n’est peut-être pas tout le temps LE plus rapide, mais il arrive toujours à s’en sortir dans les sprints difficiles. Il n’a pas peur et va frotter. On l’avait senti un peu moins bien au mois de juillet, notamment après sa chute à Pérenchies, mais il s’est bien remis en route. Il a eu l’occasion de voir son frère et je pense que ça lui a fait du bien. C’est un coureur très investi dans ce qu’il fait et ça récompense aussi les sacrifices qu’il a consentis pour venir jusqu’à nous ». L’ancien champion du monde Juniors de l’Omnium, troisième du Circuit de Wallonie plus tôt cette année, tient en tout cas sa première victoire alors que la « Conti » en cumule elle désormais huit en 2021, sans comptabiliser celles obtenues par ses pensionnaires avec leur sélection nationale (6). « Une nouvelle fois, le collectif a très bien fonctionné, avec Miles qui a aussi apporté son expérience, concluait Jérôme. On a senti une équipe solide et une bonne cohésion autour de Laurence. Pour nous, c’était une bonne première en Estonie et une expérience très enrichissante pour la suite ». Assurément, la Conti reviendra.