David Gaudu s’en rapproche… Après deux échappées consécutives sur les routes du Tour de France, le jeune Breton est calmement resté au sein du peloton lors de la dix-septième étape, ce mercredi, mais cela ne l’a pas empêché de décrocher son meilleur résultat depuis le départ de Brest. À l’occasion de cette nouvelle étape pyrénéenne, avec le sommet du Col du Portet pour destination, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est montré en jambes en ce 14 juillet pour aller signer une très belle quatrième place, seulement devancé par les trois premiers du classement général. Prometteur, à la veille de l’ultime étape dans les Pyrénées.
« Je n’ai pas de regrets », David Gaudu
« Quand il est monté dans le bus après avoir terminé l’étape hier, il a immédiatement switché sur l’étape d’aujourd’hui. C’était plutôt intéressant, et on sentait venir quelque chose ». Marc Madiot résumait en ces mots l’après-course de David Gaudu, mardi soir, lorsque le Breton prenait la neuvième place d’une étape potentiellement à sa portée à Saint-Gaudens. Le jeune leader de la Groupama-FDJ n’a pas gambergé bien longtemps et promettait même, ce mercredi au départ de Muret, de « mettre du kérosène sur la route » jusqu’à la sortie des Pyrénées. Lors de la dix-septième étape, vers les hauteurs de Saint-Lary-Soulan au Col du Portet, il n’apparaissait néanmoins pas opportun de se glisser de nouveau à l’avant. Plusieurs formations se sont alliées pour filtrer l’échappée puis pour la tenir à distance raisonnable, et les six attaquants du jour ont finalement obtenu un pécule maximal d’environ huit minutes. Insuffisant à l’approche de l’enchaînement des trois difficultés du jour, rencontrées après cent-quinze kilomètres de portion plate. D’abord dans le Col de Peyresourde puis dans le Col de Val Louron-Azet, le peloton a donc passé la surmultipliée, s’est logiquement dégarni, et s’est donc présenté au pied de l’ascension finale du Col du Portet (16 km à 8,5%) avec quatre minutes de retard sur un duo rescapé.
Déjà peu étoffé, le peloton se retrouvait composé d’une petite vingtaine d’unités après les premiers lacets, sous l’impulsion des coéquipiers du maillot jaune. Malgré les efforts consentis les jours précédents, David Gaudu était encore bien là, dans la roue des favoris du classement général. Dernier échappé du jour, Anthony Perez a lui rendu les armes à mi-pente lorsque Tadej Pogacar a déclenché la première de ses nombreuses accélérations et s’est isolé, quelques hectomètres plus loin, en compagnie de Jonas Vingegaard et Richard Carapaz. « Ça montait déjà très vite avant qu’ils n’attaquent, relatait David. Uran et O’Connor ont essayé de suivre mais ont explosé de leur roue. Moi, je suis resté à mon rythme. Je voyais que ça s’attaquait, et ça ne servait à rien d’y aller. J’aurais juste fini par exploser ». Assez rapidement, le double vainqueur d’étape sur la Vuelta a repris quelques concurrents, puis les a attaqué à cinq kilomètres du but, alors que l’écart avec le trio de tête était estimé à une trentaine de secondes. « Étant assez loin au général, je me suis dit qu’ils n’allaient pas me suivre si j’attaquais, poursuivait l’intéressé. J’ai essayé de revenir tout seul, j’ai tout donné, mais je ne suis pas rentré. Ceci dit, je n’ai pas de regrets. Sur la ligne, il y a plus d’une minute sur le vainqueur. J’ai géré ma montée au maximum et je ne pouvais pas faire mieux aujourd’hui. Quand on est battus par plus forts et qu’on a tout donné, on ne peut pas avoir de regrets ».
« Il nous reste deux opportunités », David Gaudu
Au contraire, après ses septième et neuvième places dimanche et mardi, le Breton a fait preuve d’un état de fraîcheur intéressant pour s’accaparer la quatrième place de l’étape, à la pédale. « Je suis content de ma performance, soulignait-il. J’avais plutôt bien récupéré de la veille. Or, en troisième semaine de Grand Tour, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre ». « C’est une bonne course pour lui aujourd’hui, saluait son manager Marc Madiot. Ça le situe dans la hiérarchie, et c’est pour nous une bonne chose de le voir finir le Tour de cette façon. Qui plus est, il n’avait pas été dans l’économie la veille, ça prouve donc qu’il récupère bien. Mais il avait déjà prouvé sur la Vuelta l’an passé qu’il finissait bien les Grands Tours ». Toujours onzième du général, mais auteur d’un nouveau rapproché vers le top 10 ce mercredi, David Gaudu demeure plein d’ambitions à la veille de l’ultime acte de montagne du Tour, qui empruntera le Tourmalet avant une arrivée au sommet de Luz-Ardiden. « Le Tourmalet est un col chargé d’histoire et aussi de souvenirs pour l’équipe, glissait-il en référence à la victoire de Thibaut Pinot en 2019, à laquelle il avait largement contribué. C’est un col que j’apprécie, et c’est aussi le premier que j’ai monté étant gamin. J’espère récupérer au maximum et faire la plus belle étape possible demain. Il y aura énormément de motivation, aussi car Bruno sera sur ses terres. On n’est certes plus que quatre, mais on montre qu’on est là. On essaie de prendre des échappées et d’aller chercher des résultats. Avec cette arrivée au sommet et le chrono, il nous reste encore deux opportunités et on va tenter de les exploiter au mieux ».
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