Chaque sortie est toujours plus convaincante. Sur le tempo de ce qu’elle réalise depuis bientôt un an mais en gagnant en confiance, l’équipe FDJ a fait très belle impression jeudi dans la deuxième étape du Tour de Romandie. Son action collective, à 25 kilomètres de l’arrivée avec Jérémy Roy en détonateur, a permis de faire une sélection importante en vue du contre la montre individuel de vendredi. Cinquième de l’étape, Thibaut Pinot est quatrième du classement général.
Le Trèfle a laissé à l’équipe Movistar le soin de régler le sort de l’échappée de six coureurs déclenchée au km 8 mais en restant vigilant et aux avant-postes d’un peloton qui devait aborder pour finir l’ascension de Morgins. Avec un plan précis en tête.
« Ce matin, explique Yvon Madiot, nous avions décidé d’être offensifs dans le but de ne pas permettre à de super rouleurs tels que Geraint Thomas et Tom Dumoulin de pouvoir gérer leur effort. Il fallait être agressif afin de les solliciter vraiment et ne pas les laisser faire ce qu’ils veulent avant ce contre la montre de 15 kilomètres qui sera important pour le classement général. Il fallait les mettre dans le rouge au pied de l’ascension. »
Suivant le plan de son équipe, Anthony Roux a beaucoup roulé dans la première partie de l’étape tandis que Jérémy Roy et William Bonnet devaient assurer le placement de leur leader dans le final. Puis Jérémy a nettement accéléré avec dans son sillage, et dans l’ordre, Kenny Elissonde, Steve Morabito et Thibaut Pinot, couvert par Sébastien Reichenbach.
Certes Froome (Team Sky) a été victime d’une crevaison à ce moment-là mais le rythme du Trèfle lui a fait comprendre qu’il ne rentrerait jamais. Il a fini à la 99e place à plus de 17 minutes.
« Ce matin, poursuit Yvon, Kenny était volontaire pour être celui qui accélère, il n’a pas fallu le prier… »
Le peloton s’est rapidement réduit à une trentaine d’unités dont ont été exclus, notamment, Bardet (ag2r-La Mondiale), Albasini (Orica-GreenEdge) et Coppel (IAM). Le relais de Steve Morabito à 12 kilomètres de l’arrivée a encore fait maigrir le peloton avant que Nairo Quintana ne porte un attaque franche à 6,5 kilomètres de l’arrivée. Zakarin (Katusha) est sorti en contre avec Thibaut mais le rythme du Russe était impressionnant et le leader de la FDJ a opté pour une solution sage : ne pas se mettre dans le rouge et gérer son effort. Il est encore sorti du peloton avec Rui Costa (Lampre-Merida) avant qu’un groupe de dix coureurs ne se forme avec encore Sébastien Reichenbach qui a eu la ressource de rouler devant son leader. Sur la ligne, ce groupe accusait un retard de 26 secondes. Les Thomas (Sky), Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), Kelderman (LottoNL-Jumbo) et Van Garderen (BMC), lequel a été victime d’une chute en cours d’étape, ont lâché une minute.
« Thibaut est tombé sur plus fort que lui, c’est simple, explique Yvon. Sur des coureurs qui sont en préparation du Giro comme Zakarin quand lui est en fin de cycle puisqu’il va faire une coupure après cette course. Je retiens que notre leader est dans le jeu, que ses équipiers sont parfaits. Demain il y a un contre la montre de 15 kilomètres, avec une montée de 3,5 kilomètres qui est plus dure que l’autre versant et avec une descente qui n’est pas technique. Thibaut et ses équipiers l’ont reconnu et apprécient ce parcours… »
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