L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce vendredi pris part à la bataille pour la victoire d’étape, lors du cinquième jour de course sur le Tour de Catalogne. Après avoir réussi à glisser trois hommes dans une échappée très conséquente, ses grimpeurs Attila Valter et Sébastien Reichenbach ont pu jouer les premiers rôles jusque dans le final. Le succès du jour est finalement revenu à Lennard Kämna, mais le Hongrois a tout de même décroché son premier top 10 sous les couleurs de l’équipe (8e) tandis que le Suisse, bien en vue, a lui terminé 15e.
Philippe Mauduit, Jussi Veikkanen et leurs hommes avaient bien coché cette cinquième étape du Tour de Catalogne, longue de 200 kilomètres et relativement accidentée vers Manresa. Ils n’étaient toutefois pas les seuls, et comme chacun pouvait s’y attendre, la bagarre fut donc âpre dès le départ. Elle a même duré jusque dans la première ascension du jour, au sommet de laquelle Attila Valter passait même en seconde position. C’est toutefois au bas de la descente qu’un groupe important d’une quarantaine d’hommes se dégageait, avec le Hongrois mais aussi Sébastien Reichenbach et Matthieu Ladagnous pour la Groupama-FDJ. « C’était important de ne pas avoir un seul coureur dans un groupe aussi important, disait Philippe. En avoir trois nous permettait d’être à armes égales avec pas mal d’équipes. Stratégiquement, ça nous permettait de tenter plus de choses. Dans un groupe de quarante, il y a toujours des mecs qui n’ont pas intérêt à rouler, et forcément ce n’est pas très organisé ». Si le peloton principal s’est décidé à laisser faire cette échappée fleuve, il a toutefois fallu opérer la jonction avec un quatuor constitué après une soixantaine de kilomètres, comprenant notamment Rémi Cavagna.
« On n’a pas réussi, mais on a tenté », Philippe Mauduit
Attila Valter a alors relancé en contre, en compagnie de trois hommes, pour rejoindre la tête. « Pour être honnête, je n’avais pas planifié d’aller dans l’échappée aujourd’hui, racontait le jeune homme. Dans la première partie plate, je voulais surtout me mettre en jambes. Mais dans la première bosse, j’ai eu de bonnes sensations à nouveau et j’ai suivi beaucoup d’attaques, ou bien les ai provoquées moi-même. Ensuite, le groupe était trop fourni pour qu’il y ait une bonne collaboration. Alors, après 20-30 km je suis ressorti pour reprendre les coureurs de tête. Nous avons réussi à revenir puis nous avons fait 30 kilomètres ensemble avant que le reste ne fasse également la jonction ». Dès lors, à un peu moins de soixante kilomètres de la ligne, Cavagna est reparti en solitaire. Le Français s’est construit un avantage de deux minutes, écart au pied de l’ultime difficulté du jour, dans laquelle Sébastien Reichenbach a décidé de jouer son va-tout. « Nous avons bien couru car nous étions présents dans tous les coups, disait le Suisse. J’ai tenté dans le dernier col. Je savais que c’était encore long ensuite, mais j’espérais surtout que seul un petit groupe revienne sur le haut, et pas une douzaine de coureurs… » D’abord revenu sur l’homme de tête en compagnie de Mikel Bizkarra, Sébastien Reichenbach a dès lors eu plus de difficultés à tirer son épingle du jeu dans une échappée plus étoffée.
« La plus grosse difficulté était tactique aujourd’hui, ajoutait Philippe. C’était une étape difficile, mais pas assez pour un grimpeur comme Seb. La seule chance de pouvoir envisager la gagne pour lui était de ressortir dans la côte. Il a essayé de le faire, mais les pourcentages n’étaient pas super durs. On savait qu’on ne serait pas les plus forts dans la descente, on a voulu éviter que ça se joue là. Il fallait anticiper. On n’a pas réussi, mais on a tenté. On était complètement dans la course ». Au sein du premier groupe, Sébastien Reichenbach a essayé de suivre quelques mouvements dans les vingt derniers kilomètres, mais Lennard Kämna est finalement parvenu à s’isoler dans le final pour aller cueillir la victoire. Dans le dernier kilomètre, Attila Valter est lui revenu de l’arrière pour jouer les places d’honneur. « La descente était très rapide jusqu’à l’arrivée et je ne voulais pas trop travailler avec le deuxième groupe car Seb était devant, complétait l’intéressé. Je suis finalement revenu à la flamme rouge, puis j’ai fait de mon mieux pour faire la meilleure place possible au sprint ». Le Hongrois s’est finalement emparé de la huitième place, son premier top 10 avec la Groupama-FDJ, tandis que Sébastien Reichenbach a terminé 15e.
« Cela fait du bien au moral », Sébastien Reichenbach
« C’était une journée très mouvementée, mais j’ai simplement donné mon maximum, et tout ça va me faire progresser, disait Attila. L’année dernière, j’ai beaucoup essayé de m’échapper, notamment sur le Giro, mais n’y suis jamais parvenu. Alors, réussir à le faire deux jours d’affilée est un petit soulagement ». « Les jambes étaient bonnes et cela fait du bien au moral de se retrouver devant, disait pour sa part Sébastien. Il n’y a pas la victoire mais nous avons été acteurs.J’aime mon rôle d’équipier, mais jouer une étape est très différent. Il y a une part d’adrénaline qu’on ne peut vivre que dans ces moments et c’est ce que tous les coureurs recherchent ». Au moment de dresser un bilan de la journée, Philippe Mauduit tranchait : « C’est ce qu’on recherchait depuis le départ : faire la course plutôt que la subir. Ils ont réellement eu le comportement qu’on attend d’eux, et c’est en ayant ce comportement qu’on aura une chance d’aller chercher une victoire. Aujourd’hui, ils ont aussi vu qu’ils étaient capables d’être devant et de jouer les premiers rôles malgré une étape hyper intense et un scénario improbable. Ça leur montre qu’ils sont en capacité de le faire, c’est une bonne journée pour reprendre de la confiance ». Demain ? Rebelote, malgré un profil légèrement moins exigeant que ce vendredi. « On va essayer de se relancer dans les coups, et beaucoup d’équipes veulent faire comme nous, ponctuait Philippe. Ça peut être une nouvelle journée favorable à l’échappée ».
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