À la veille d’une étape déterminante pour l’issue de la Vuelta, les organismes ont malgré tout été très sollicités, ce vendredi, en direction de Ciudad Rodrigo. Aucun réel temps mort n’a été observé sur les 162 kilomètres de la seizième étape, et c’est finalement un petit peloton d’une quarantaine d’unités qui s’est présenté pour la victoire. Encore présent aux côtés de son leader David Gaudu, Bruno Armirail a tenté d’anticiper le sprint en démarrant peu avant la flamme rouge, mais sa tentative a finalement été annihilée à 500 mètres de la ligne. Pour sa part, Gaudu reste onzième du général avant l’arrivée décisive à l’Alto de la Covatilla.

« Il fallait tenter, il fallait oser, et Bruno l’a fait », Philippe Mauduit

Au lendemain de la plus longue journée de la Vuelta 2020, c’est une étape relativement courte, de 162 kilomètres, qui se présentait face aux coureurs ce vendredi. Elle n’était pour autant pas dénuée de difficultés, et son profil accidenté la rendait d’ailleurs particulièrement attrayante pour les échappés, notamment. Il y a donc eu une vraie bagarre en début de course, mais celle-ci n’aura duré qu’une trentaine de minutes avant que le peloton ne fasse rideau derrière Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step), Robert Stannard (Mitchelton-Scott), Kobe Goossens (Lotto Soudal), Jesus Ezquerra, Angel Madrazo et Juan Felipe Osorio (Burgos-BH). « C’était un scénario un peu inattendu, confiait plus tard Philippe Mauduit. La météo nous annonçait un fort vent de côté sur les vingt-cinq premiers kilomètres, mais il ne s’est finalement pas passé grand-chose ». Le risque de bordures craint par bon nombre d’équipes a donc été vite écarté et l’échappée du jour a pu tranquillement se développer. Leur marge a ainsi atteint les cinq minutes avant que les formations de sprinteurs ne viennent contrôler. C’est néanmoins la formation Ineos qui a condamné l’échappée en accélérant dans la descente du Puerto El Portillo à la mi-course, puis dans la montée du Puerto El Robledo dans la foulée, « faisant exploser le peloton » dixit Philippe Mauduit.

Au sommet de cette dernière ascension, à 35 kilomètres du but, il ne restait plus qu’une cinquantaine de coureurs dans le peloton, dont Bruno Armirail et David Gaudu. En tête, Rémi Cavagna a lui proposé une résistance de taille, d’abord avec Robert Stannard, puis seul dans les vingt derniers kilomètres. Le champion de France du contre-la-montre a finalement plié face au groupe maillot rouge dans les ultimes instants. « Ça roulait très très vite, témoignait Bruno Armirail. Cavagna a fait un numéro énorme. Ça roulait à bloc mais on n’est revenus qu’à deux kilomètres. Avec David, on s’était dit : pourquoi ne pas tenter le coup du kilomètre s’il y a regroupement. Je n’étais pas trop mal et j’ai tenté en me disant qu’il n’y avait rien à perdre. Il y a eu un petit moment de flottement et il fallait en profiter. J’aurais peut-être pu démarrer à peine pu loin mais c’est comme ça ». Si le Haut-Pyrénéen a réussi à prendre puis à maintenir quelques longueurs d’avance sur le peloton, il a finalement été rejoint à 500 mètres de but. « C’était une belle attaque, abondait Philippe. Il fallait tenter, il fallait oser, et il l’a fait. On se doutait bien que Movistar allait continuer de se sacrifier pour Valverde, mais le coup était beau à jouer ». 

« Tous les espoirs sont permis », Thierry Bricaud

« Je ne suis pas un expert du kilomètre, mais je n’ai pas de regrets, complétait Bruno. Les sensations sont meilleures que les deux jours précédents et c’est de bon augure pour demain ». Samedi, le rouleur occitan sera au soutien de David Gaudu lors de l’ultime étape de montagne de cette Vuelta, naturellement cruciale pour le classement final où le Breton siège toujours en onzième position. « Il y a de grandes chances que ça se résume à une explication dans la dernière montée pour les favoris, concluait Thierry Bricaud. À moins qu’il n’y ait une grande offensive des Movistar, qui n’ont plus rien à perdre. Mais étant donné la solidité de l’équipe de Roglic, ça risque d’être compliqué. Concernant David, au vu de ses jambes depuis quelques jours, on peut espérer qu’il fasse une belle montée. Tout est permis ».

1 commentaire

TRANVOUEZ Michel

TRANVOUEZ Michel

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Le 8 novembre 2020 à 10:43

félicitations au gars de Landi